Empêché de tenir une manifestation pour exprimer leur mécontentement ce jeudi, les ex employés de la mairie de N’Djamena accusent leur employeur de discréditer la décision rendue par le tribunal de N’Djamena. Faux, rétorquent les autorités municipales qui parlent d’une affaire pendante.

« Nous réclamons l’exécution de l’ordonnance », « non à l’injustice sociale » et « nul n’est au-dessus de la loi tchadienne », c’est ce qu’on peut lire sur des pancartes, affiches et banderoles tenues par ces ex employés de la mairie centrale. Ils sont une centaine de personnes a occupé la devanture de l’hôtel de ville de N’Djamena ce jeudi 25 mars 2021. Le mobile de leur mécontentement est , selon eux, ’’l’inexécution de l’application portant leur réhabilitation’’.  

Mais les mécontents n’ont pas eu le temps de tenir leur meeting. Une dizaine de véhicules de la police anti-émeute atterrit sur les lieux et les disperse à coup  de gaz lacrymogène. Pour l’un des ex agents membre du collectif, Mahamat Hissein Abdel Ali,   depuis leur licenciement, la mairie centrale refuse d’obtempérer la décision de la justice. ’’On nous a renvoyés depuis 2019. On était au tribunal de grande instance de N’Djamena qui après avoir étudié le dossier nous  a donnés raison pour qu’on nous réhabilite dans nos fonctions. Mais depuis ce temps les autorités communales refusent d’appliquer l’ordonnance’’.

Après l’intervention de la police, les ex employés se sont regroupés dans les locaux de l’Union des syndicats du Tchad (UST) pour faire le point.  ’’Nous nous ne sommes pas venus pour faire la bagarre ni la  guerre avec la mairie ou la police’’, a laissé entendre la vice-présidente de la commission judiciaire du collectif des employés suspendus, Assiam Kamouane. Entourée par des collègues, la jeune femme insiste sur l’application de la décision de la justice sur cette affaire. ‘’Nous demandons seulement l’exécution de l’ordonnance rendue par le tribunal de grande instance de la ville de N’Djamena. Nous nous sommes des légalistes, et nous nous basons sur cette décision de la justice pour demander notre réhabilitation’’.

Selon les explications du secrétaire général de la mairie centrale de N’Djamena Mahamat Ahmat, le 15 janvier 2019, l’inspection générale d’Etat (IGE) a ordonné au maire de la ville de licencier ces agents car ils étaient recrutés or budget. Le maire de l’époque Saleh Abdel-Aziz Damane a par décision n°093/PR/IGE/2018 suspendu 257 agents de la mairie centrale. Après le licenciement, les ex agents ont saisi le  bureau d’avocat Me Gozzo Tourndide qui a son tour a saisi le tribunal de grande instance. Celle-ci après avoir étudié le dossier a rendu une ordonnance le 25 novembre de la même année en faveur des ex employés de l’institution. Le tribunal de grande instance a ordonné la réhabilitation des agents suspendus.       

Joint au téléphone, le secrétaire général de la  mairie centrale, Mahamat Ahmat indique que ce n’est pas un refus d’exécution mais que la  mairie a interjeté appel.  “Le problème se trouve à la cour suprême. La mairie attend la décision de cette institution qui doit statuer sur leur cas. Mais jusqu’à présent elle n’a pas rendu une décision’’, renseigne-t-il. Il a indiqué que le maire de la ville attend ce que dira la cour  suprême avant qu’il ne puisse réhabiliter les ex agents.

Pour le collectif, le combat ne s’arrêtera pas là. ’’Le collectif ne cédera pas aux intimidations de la police nationale. Nous comptons faire d’autres sit-in devant la mairie  de N’Djamena’’ promettent les ex employés de la mairie centrale.