ÉDUCATION – Après plusieurs semaines de suspension des cours dans la ville de N’Djamena, les élèves des établissements publics ont repris ce mardi 11 mai, les chemins de l’école.

L’école tchadienne n’a pas, cette année encore, échappé aux perturbations. D’abord les grèves revendicatives de la plateforme des enseignants du Tchad puis la situation sécuritaire liée à la mort du président Idriss Deby Itno mais aussi la menace des groupes armés du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) de marcher sur N’Djamena. Le 19 avril, une panique générale s’est emparée de la population n’djamenoise lorsque des chars de combats ont été stationnés dans des points névralgiques de la ville. Les parents, apeurés, ont récupéré leurs enfants dans la catastrophe dans les établissements scolaires. Depuis lors, les cours ont été suspendus.

Pour le syndicat des enseignants du Tchad, il n’est pas question que les élèves partent à l’école dans des conditions d’incertitudes liées à la sécurité. En rappel, des arsenaux de guerre ont été déployés pendant un bon bout de temps dans certains quartiers de la capitale. Des chars de combat par exemple étaient stationnés à la devanture de quelques établissements. C’est dans ce contexte que le SET avait, à travers des communiqués, demandé le retrait de ceux-ci afin de permettre la reprise des cours.

Très tôt ce mardi 11 mai, les rues de la capitale du Tchad étaient bondées d’élèves aux différentes couleurs de tenue. Chacun se précipite pour se rendre à son établissement. De l’école communautaire de Walia dans le 9e arrondissement, à l’école associée saint Emmanuel, Notre Dame des apôtres, à l’école Mamaïda passant par le lycée Sacré-cœur, Félix Eboué et le lycée technique commercial sillonnés on voit la présence des élèves dans la cour et dans les salles de classe.

Qu’est-ce qui explique ce retard dans la reprise des cours ? Mbayana Laoukoura, secrétaire général provincial du syndicat des enseignants de N’Djamena explique cela est dû au retrait tardif des engins de guerre devant des établissements: “Nous avons exigé ce retrait depuis le 1er et ce n’est que le 3 mai que le retrait a été effectif. C’est à partir de là que nous avons demandé aux enseignants de reprendre avec les cours dès jeudi 6 mai et en cas de perturbations, nous allons rester définitivement à la maison. C’est comme ça le jeudi, les enseignants ont repris les cours mais les élèves ne se présentaient pas“, a fait savoir Mbayana Laoukoura.