Le mercredi 19 mai, le mouvement Wakit Tama a lancé une marche sur l’ensemble du territoire national. Le président du Parti réformiste (PR), Yacine Abdramane, membre de cette plateforme, a été arrêté lors de la marche par les forces de l’ordre, puis torturé. De son lit d’hôpital, il raconte.


Le président du Parti réformiste (PR) et ses camarades ont participé à la marche lancée par Wakit Tama pour rejeter le Conseil militaire de transition et le soutien qu’il reçoit de la France. Yacine Abdramane relate qu’ils se sont donnés rendez-vous devant la Maison de la femme et ont marché jusqu’au marché de Dembé. « Arrivé au marché, les policiers sont venus nous jeter les gaz lacrymogènes et après les gens se sont dispersés, mais moi et un militant, nous étions arrêté. Les policiers ont fait le tour avec nous et on nous a amenés au rond-point de Dembé où presque tous les responsables de la police étaient présents. Ils m’ont posé la question que la marche a été interdite, mais pourquoi je suis sorti pour marcher ? ».

Le président du PR de répondre que ” je suis avec le mouvement Wakit Tama, et notre message et notre position sont clairs. Nous ne reconnaissons pas le Conseil militaire de transition (CMT), donc il est illégitime. Alors vous demandez qu’on envoie la demande d’autorisation, mais on va l’envoyer à qui ?”, s’interroge-t-il. Pour lui et ses camarades de lutte, même le ministre de la Sécurité est illégal.


Après cet échange, il confie que ses yeux ont été bandés et il a été amené dans un endroit qu’il ignore. ”On m’a torturé pendant presqu’une heure, puis ils m’ont laissé au soleil environ 20 minutes. On m’a lavé par la suite avant de m’amener au COP 12 au quartier Lamadji. En ce moment, j’étais presque inconscient”, dit-il.


Il a été libéré le jeudi matin alors qu’il ne pouvait se déplacer. « Je ne peux même pas rester debout, alors j’ai appelé un frère pour venir me chercher pour m’amener ici à l’Hôpital Tchado/Chine”.