POLITIQUE – Au cours des échanges avec le chef de l’Etat le mercredi 10 juillet au palais présidentiel, sur les nombreuses questions évoquées, certains chefs de partis politiques se sont longuement attardés sur le nouveau code électoral qui introduit des innovations.

Malgré son adoption par l’Assemblée nationale, des partis politiques souhaitent que certains articles du code électoral soient revus notamment les articles instituant la suppléance, la caution de 25 millions FCFA pour les candidats à l’élection présidentielle, et celui fixant à 45 ans l’âge minimum pour se présenter à l‘élection présidentielle.

Le président de la République, Idriss Déby Itno, déclare qu’il découvre seulement lors de la rencontre que la caution est de 25 millions Fcfa. « Je trouve que ce montant est trop. Il sera très difficile à chacun de déposer 25 millions FCFA de caution pour se présenter à une élection » reconnaît-t-il. Pour ce qui est de limitation de l’âge, le chef de l’Etat note que la jeunesse doit jouer son rôle sur l’échiquier politique. Pour lui, les jeunes doivent oser. Mais, il s’est réservé de préciser si l’article de la limitation d’âge sera revu ou non. 

Un leader politique observe que le nouveau code électoral a revu en hausse la caution pour les candidats à l’élection présidentielle notamment à 25 millions Fcfa. « Dans un pays où les gens sont pauvres comme le nôtre, c’est tout simplement une limitation. Cela veut dire que l’accession à la magistrature suprême est réservée aux riches ou peut-être à des gens où le président de la République paiera la caution pour l’accompagner comme ce fut le cas dans le passé. Ce n’est pas ouvert à tout le monde » ironise ce politique.

Dans leurs interventions, certains chefs des partis ont ouvertement demandé de revoir le code électoral pour réadapter les textes aux réalités du pays. Le président de la République; Idriss Deby Itno, réplique que, le Gouvernement a transmis sans aucune modification les textes du Cadre National du Dialogue Politique (CNDP) qui représente toute la classe politique. Mais, le chef de l’Etat n’exclut pas l’idée de revoir certains articles des textes essentiels pouvant conduire le pays vers des élections législatives et communales.

Un représentant d’un regroupement des partis politiques, observe que, dans le code électoral le pays est revenu sur des expériences qui « ont déçu » par le passé notamment le système de suppléance qui n’a fait que nourrir les marabouts et les charlatans. Selon ce chef de parti, la classe politique aurait pu ne jamais parler de suppléance. « Si on n’a pas des moyens pour organiser des élections partielles, on devrait plutôt trouver une modalité mais pas revenir à la suppléance » estime le politique.