ASSEMBLÉE – Le ministre des finances et du budget, Tahir Hamid Nguilin présente ce 30 décembre 2020, à l’Assemblée nationale, le Projet de Loi de finances 2021. Ce nouveau budget programme est estimé à 1247 milliards de FCFA.

Le ministre a dans son allocution, indiqué que le présent projet de Loi est élaboré dans un contexte de “consolidation des acquis de la IVème République, qui instaure les valeurs de performance, de redevabilité, de transparence et de bonne gouvernance dans la conduite de l’action publique”.

Selon lui, ce projet traduit ainsi les “aspirations du peuple tchadien, contenues dans le Plan national de développement (Pnd) 2017-2021, qui vise à atteindre les objectifs de développement durable”.

Le nouveau projet de Loi de Finances 2021 est “surtout préparé pendant que la pandémie du Covid-19 continue de sévir de par le monde et de causer des pertes en vies humaines et en points de croissance économique, en mettant au défi les systèmes de santé et de riposte les plus élaborés, tout en bridant les échanges commerciaux, la production, la consommation et les cours des matières premières”, a souligné le ministre.

D’après lui, ce budget programme est monté dans une démarche de prudence intégrant le nouveau mécanisme de lissage des prix et de la production pétrolière. Car, dit-il, “le projet de Budget pour l’exercice 2021 s’inscrit également dans la perspective de la finalisation toute prochaine, d’un nouveau programme de réformes économiques avec le FMI, programme qui sera appuyé par une Facilité Elargie de Crédit (FEC) et un Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) et qui sera soutenu par tous les partenaires, avec lesquels nos discussions se poursuivent actuellement”.

Au sujet du bilan du programme FEC 2017/2020, arrivé à échéance fin juillet 2020, le ministre a relevé qu’il est satisfaisant et a atteint ses objectifs, à savoir : la viabilité de la dette extérieure qui a été rétablie grâce à la restructuration réussie de la dette commerciale garantie par le pétrole vis-à-vis de Glencore,  le déficit primaire non pétrolier qui a été maintenu en-déca de 5% du PIB non-pétrolier grâce à une augmentation des recettes non-pétrolières, en particulier celles tirées de la TVA et de la direction générale des douanes, avec un taux de pression fiscale qui est passé de 8,4% du PIB non-pétrolier en 2016 à 9,4% du PIB non pétrolier en 2019 et à une baisse de la masse salariale : de 7,5% du PIB non-pétrolier en 2016 à 7% du PIB non-pétrolier en 2019. “Et quant à la dette, son encours est tombé de 51,2% du PIB en 2016 à 44,3% du PIB en 2019”, a renchéri le ministre des finances.

Le ministre n’a pas manqué de signaler que des progrès ont été également accomplis dans plusieurs réformes structurelles importantes, notamment : l’audit des arriérés intérieurs a été achevé en décembre 2019 et une stratégie d’apurement a été adopté, ainsi que des plans de restructuration et de financement de la CBT et de la BCC.

Pour le ministre, ce nouveau budget programme estimé à 1247 milliards contre 1196 milliards de F CFA en 2020, vise à enclencher les reformes, dans divers domaines, et surtout en matière de finances publiques, en vue d’internaliser les recettes, de mieux organiser la gestion de la dette et d’optimiser les dépenses et les investissements.

“Ce qui va permettre à terme, au Tchad de disposer des infrastructures de développement adéquat, en qualité et de quantité, des ressources humaines en bonne santé ; une éducation et une formation, davantage locale, plutôt scientifique et technique, en vue d’assoir une économie davantage auto-suffisante”, a soutenu le ministre des Finances.