Le ministre des Finances et du Budget, Issa Mahamat Abdelmamout était l’invité du journal de la radio Tchad le dimanche 19 août 2018. Dans cette interview le ministre a fustigé le comportement de certaines autorités du pays qui usent de leur influence pour demander la nomination de certains de leurs parents dans l’administration publique, surtout au sein de son ministère et plus précisément à la douane.

Dans cette interview, le ministre des finances et du budget est revenu sur sa visite inopinée à Ngueli et il a pointé du doigt des ministres, des députés, des généraux de l’armée, des personnes bien placées dans l’administration qui “harcèlent” le Directeur de la Douane et lui-même pour la nomination de certains membres de leurs familles dans les postes “où il y a de l’argent”. Cette manière de faire selon lui, fait perdre assez d’argent au pays.

“Il faut dire que toutes ces personnes sont placées par des gens qui sont tapis dans l’ombre à N’Djamena ici, des hauts cadres de ce pays. Depuis que je suis nommé ministre, il y a ceux qui m’ont demandé de placer leurs parents à gauche, à droite. Ils harcèlent le DG de la douane, le ministre des finances que je suis. Place-moi un tel dans tel coin, place-moi celui-là au pont, celui-ci au bureau des conteneurs. Quand un ministre ou un général t’appelle et te dit place-moi un tel dans tel coin, c’est pour aller voler. C’est le malheur du Tchad”, déplore Issa Mahamat Abdelmamout.

Il renchérit : “Là où il y a de l’argent c’est tous les hauts cadres de ce pays qui ont suffisamment bouffé l’argent de ce pays qui veulent que leurs enfants, leurs familles y soient.”

 Le ministre des Finances et du Budget trouve cette attitude déplorable et que la pauvreté qu’elle engendre chez une partie de la population “nourrit l’insécurité, la violence et l’instabilité politique”. “Nous allons tous les balayer, que ça plaise ou non, nous allons tous les balayer. Si on veut assainir la douane ; il faudrait se défaire de tous ces gens qui sont envoyés par ces messieurs qui sont à N’Djamena”, insiste le ministre.