Opinion Un conflit intercommunautaire a éclaté le dimanche dernier dans le Ouaddaï précisément dans les villages de Tyo et Kidjimira faisant 27 morts selon des sources officielles. Ce conflit autour d’une affaire foncière dont les origines remontent à un passé lointain s’explique en partie par le laxisme des autorités locales.

Ces conflits interminables à caractère communautaire dans le Ouaddaï dépassent l’entendement. Il n’est pas très étonnant que des communautés qui cohabitent dans un même espace se disputent. Les conflits sont vieux comme le monde sinon les dents et la langue ne se frotteraient pas, dit-on.

Mais ce qui est étonnant est le manque d’initiative pour y mettre un terme. L’Etat ne cesse de montrer ses limites. Les membres du gouvernement sont dépassés. Ils ne savent que faire. Sinon qu’à opérer des descentes sur le terrain après que les populations se soient massacrées, comme des médecins après la mort. Ce post du ministre de la Justice sur sa page Facebook l’illustre parfaitement– « Hier c’était Moito, aujourd’hui c’est Abéché, le conflit foncier continue à tuer. Pour des lopins de terre, les Tchadiens s’entretuent ! 27 habitants des villages Kidji-Mira et Tiyo sont morts ce dimanche 19 septembre. Ils se disputent une superficie de 25 Km2 environ

Les navettes incessantes que les ministres effectuent dans les zones de conflits sont la preuve de l’absence d’une administration civile et militaire sur le terrain pour ne pas dire l’absence de l’Etat.  

Toutes les énergies et tous les moyens qu’il faut sont aussitôt mobilisées lorsqu’il s’agit d’aller faire la guerre pour ramener la paix ailleurs. Mais en interne, les conflits intercommunautaires se métastasent. Les Tchadiens se tuent régulièrement par dizaines, centaines.

Les membres du gouvernement actuellement en mission dans le Ouaddaï ont sans doute compris que les responsables militaires et civils qu’ils nomment sur la base des critères peu transparents ne sont pas seulement à la hauteur mais font partie de ceux qui entretiennent et perpétuent les conflits. D’ailleurs, des sources locales nous informent que des fortes mesures seront prises dans les heures ou les jours qui suivent. ‘’ Des têtes vont tomber’’ nous disent-elles.

Le respect de l’Etat se mérite. Il doit prouver aux populations ses capacités à résoudre pacifiquement (ce qui est souhaitable), sinon militairement s’il le faut, les multiples conflits qui sévissent à l’Est et dans la zone méridionale.

Sans la résolution des conflits internes, les ribambelles d’efforts que font les dirigeants sont vains. Les investissements et les efforts diplomatiques sont éphémères.

Car, tant que les énergies ne sont pas canalisées vers la recherche de la paix, de la stabilité, aucun développement n’est possible.