Le centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE) a organisé une table ronde sur la prévention des conflits intercommunautaires et la promotion du dialogue, ce lundi 27 juin 2022, au CEFOD.

L’objectif principal de la table ronde est de proposer des solutions appropriées pour limiter, voir stopper les conflits qui ont tant endeuillés de nombreuses familles. « Il faut souligner qu’il ne s’agit pas de perdre du temps à répéter les causes et les conséquences que nous avons déjà diagnostiquées et identifiées à plusieurs reprises. Loin des discours, cette table ronde sera interactive où tout le monde participera au débat » rappelle le vice-président du CEDPE, Ibrahim Moussa Youssouf.

Ces dernières années, le contexte sécuritaire est dominé par la recrudescence des conflits de tout genre notamment : les conflits intercommunautaires, les conflits agriculteurs/éleveurs, le terrorisme et les tensions politiques.

Malgré les efforts consentis par les autorités de la transition dans le cadre du renforcement et de la consolidation de la paix, le terrorisme et les conflits communautaires restent toujours un défi majeur à relever. Cela étant, en plus des efforts de l’Etat, la contribution de toutes les structures non étatiques s’avèrent primordiale dans la stratégie de prévention et de la gestion des conflits. Ces conflits ont entraîné des violences parfois sanglantes, occasionnant mort d’hommes. La récurrence de ces conflits dans un contexte sociopolitique tendu fait craindre le pire.

Ibrahim Moussa Youssouf a dressé le bilan des conflits intercommunautaires de l’année 2022 : plus de 200 morts à Kouri Bougoudi en mai 2022, dans le même mois, plus de 06 morts à Danamadji, plus de 13 morts à Abéché en janvier 2022, plus de 10 morts à Sandana en février 2022 pour ne citer que ceux-là. « Le bilan humain dû aux conséquences de la transhumance et des tensions intercommunautaires au Tchad en 2021 est particulièrement lourd, avec 24 incidents signalés à travers le pays (neuf à l’Est, sept au Sud, huit dans le Lac). Les affrontements auraient fait 309 morts et 182 blessés, déplacé plus de 6 500 personnes, entraîné la destruction de biens et de moyens de subsistance, et provoqué de très fortes tensions entre les communautés.

Plusieurs experts sont attendus à la table ronde. On peut citer entre autre, l’ancien Premier ministre Emmanuel Nadjingar, le président du conseil économique, social, culturel et environnemental Ahmaday Abdelkerim Bakhit, Pr Avocksouma Djona président du parti “Les démocrates”, sa Majesté Tamita Djidingar président des Chefs traditionnels du Tchad, Kebir Mahamat économiste et Ibrahim Moussa Youssouf PDG du cabinet Senghor consulting.