Bien que le Tchad ait eu un faible nombre de cas de Covid-19, son économie a été touchée par les conséquences mondiales de la pandémie. En 2020, le PIB réel s’est contracté de 0,6%, contre une croissance de 3% en 2019 et de 2,4% en 2018. La récession est principalement due à une suspension temporaire de la production pétrolière, principal moteur de l’économie, et à la fermeture des frontières pour contenir la pandémie, qui a provoqué un ralentissement des échanges commerciaux.

Selon un rapport de la Banque mondiale, l’inflation, qui était tombée à 1% en 2019, est remontée à 2,7% en 2020, à la suite de la rupture des chaînes d’approvisionnement de certains produits de base. « Malgré l’augmentation des dépenses pour atténuer la pandémie, l’octroi d’appuis budgétaires a permis de contenir le déficit budgétaire, qui s’est élevé à 0,8% du PIB en 2020, contre 0,3% en 2019. Le déficit du compte courant s’est aggravé, passant de 4,9% du PIB en 2019 à 13,3% en 2020, principalement en raison de la suspension de la production et des exportations de pétrole dans une période de baisse des prix du pétrole », explique le rapport de la Banque mondiale les difficultés des finances du Tchad.

Pour l’institution de Bretton Woods, il n’existe pas de données récentes sur la pauvreté, car, les dernières qui datent de 2018, indiquent un taux de 42,3% sur l’ensemble de la population, dont 49,7% dans les zones rurales. « En 2020, la pauvreté a probablement augmenté en raison des effets de la pandémie, qui a touché de manière disproportionnée les plus vulnérables », indique-t-elle.

Perspectives et risques

L’économie tchadienne devrait reprendre sa croissance normalement pendant l’année 2021 puis l’année 2022 courant à condition que la pandémie s’atténue pour permettre une reprise économique mondiale, avec une demande croissante de matières premières, prévoit la Banque mondiale. Et l’institution de Bretton Woods de poursuivre que la croissance devrait atteindre 5% en 2022, grâce à une reprise des activités industrielles, notamment dans l’égrenage du coton, la production de pétrole et l’industrie textile. Cela, à condition que, si le gouvernement continue d’apurer les arriérés intérieurs, il devrait y avoir une reprise des investissements et de la consommation privée.

« L’inflation devrait être en moyenne de 3% au cours des deux prochaines années. Toutefois, un retour à l’équilibre budgétaire est attendu pour cette année 2022, à 0,8% du PIB. Le déficit du compte courant devrait se réduire progressivement pour atteindre 6,2% en 2022 contre 9,8% du PIB en 2021 en en raison de la reprise des exportations de pétrole et de coton », estime les experts de la Banque mondiale.

L’option de relance de l’économie tchadienne selon la Banque mondiale

Il faut rappeler que la baisse du prix du pétrole entre juillet 2014 et février 2016 a plongé le Tchad dans une crise de la dette. En 2018, la principale composante de sa dette commerciale (Glencore) a été restructurée, prolongeant son échéance moyenne à 12 ans et réduisant le taux d’intérêt de 7,5% à 2%, ce qui, selon les experts de la Banque mondiale, associé à une reprise de la production ou du raffinage, a conduit à une nette amélioration des indicateurs de la dette.

« L’encours de la dette publique était estimé à 4 890 millions de dollars en 2019, dont 56% de dette extérieure. La dette totale représentait 44,2% du PIB en 2019. En 2018, environ 45% de la dette extérieure était commerciale, 28% multilatérale et 27% bilatérale. La dette intérieure était équivalente à 19,7% du PIB en 2019, contre 24,7% en 2017 et 8,8% en 2011. En janvier 2020, le gouvernement a adopté un plan d’apurement de la dette intérieure de 878,8 millions de dollars pour relancer l’économie », concluent les experts.