A N’Djamena, pendant que les eaux de pluie inondent certains quartiers, la mairie de la ville de N’Djamena continue son opération de baptême des rues. Elle a baptisé cinq rues ce 28 juillet à N’Djamena.

Maire de la ville, délégué général auprès du gouvernement, conseiller du Premier ministre, mais aussi responsables municipaux… En tout, une vingtaine  de personnes à se rendre sur les grandes voies. Objectif : baptiser des rues de la ville de N’Djamena aux noms des personnalités qui ont servi le pays, et qui ne sont plus aujourd’hui.

Ce jeudi, 5 rues sont nommées avenues. La première est la deuxième voie de contournement des ronds-points Double voie et Gazelle, dans le 7ème arrondissement. Elle est nommée avenue Abbo Nassour, ancien président de l’assemblée nationale du Tchad. Abbo Nassour a été président de l’Assemblée nationale de 1969 à 1975.

La deuxième est la rue 8.204 du quartier Darasalam dans la commune du 8ème arrondissement. Elle porte le nom de Mahamat Saleh Ahmat Tibeck. Tibeck a été le premier secrétaire général du Mouvement patriotique du salut (MPS) de 1998 à 2001. Il a également occupé plusieurs postes dans l’administration publique. Il a été l’un des acteurs clés des événements de 1980 et de 1990. Mahamat Saleh Ahmat Tibeck avait pris part activement à la Conférence Nationale Souveraine de 1993. Il a tiré sa révérence le 28 mai 2017 suite à une maladie.

La troisième rue est celle numéro 6.650 du quartier Diguel, dans le 8ème arrondissement. Elle devient avenue et porte le nom de Général Djibrine Negue Djogo. Djogo est un militaire qui a connu une carrière politique. Il a été notamment vice-président de la République et plusieurs fois ministre. Le 2 avril 1975, il a été arrêté sur ordre du président Ngarta Tombalbaye au motif de complot contre le chef de l’Etat alors qu’il était son propre directeur de cabinet militaire. Après le coup d’Etat du 13 avril 1975, comme d’autres officiers supérieurs de l’armée tchadienne, il a été libéré, puis devient membre du Conseil supérieur militaire (CSM) qui dirigera le pays. Dans le régime militaire (1975-1979), il occupera les postes de ministre des Finances, de l’Economie et du Plan, puis celui de la Santé publique, du Travail et des Affaires sociales. Après une longue carrière, Djogo  perd toute importance politique avec l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby Itno. Il meurt en 1995.

La rue 2.056 du quartier Sabangali, dans le 3ème arrondissement a également eu un nom. Elle s’appelera désormai, avenue Elie Romba. Homme politique remarquable, Elie Romba était parmi des 15 candidats à la première élection présidentielle pluraliste en 1996 sous la bannière de l’Union démocratique pour le progrès au Tchad (UDPT), parti qu’il a fondé en 1991. Même s’il était classé dernier en ne recueillant que 1,12 %, il avait eu un riche parcours administratif avant de briguer la magistrature suprême. Trois fois ministre des Finances (de 1971 à 1973 sous François Tombalbaye, de 1978 à 1979 sous Félix Malloum et de 1982 à 1986 sous Hissène Habré) Elie Romba a géré le département de la Justice sous Idriss Déby. Il a été aussi, entre autres, Directeur de la Caisse autonome d’amortissement (1976 à 1978), Gouverneur représentant le Tchad aux Assemblées générales du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale de 1982 à 1986 et aux assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD) pendant la même période. Il décède le 2 septembre 2021 à Abidjan en Côte d’Ivoire de suite de maladie.

La dernière de la journée a été la rue 2.032 du quartier Sabangali. Cette rue prend le nom de l’avenue Mahamat Douba Alifa. D’après les informations, Mahamat Douba Alifa, a été l’un des ministres de l’intérieur du premier président tchadien François Tombalbaye.