La date du 15 février retenue par le Conseil militaire de transition pour la tenue du dialogue national suscite des réactions de la part des acteurs politiques et de la société civile.

C’est connu. Les Tchadiens iront au dialogue national en mi-février prochain. L’annonce a été faite au réveillon du Saint-Sylvestre par le président du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Deby. «Un dialogue sans tabou et souverain qui commencera le 15 février 2022 dont les conclusions seront pleinement exécutoires(…) »

Les conditions sont-elles acceptables ?

Quelques jours après l’annonce, la date de la tenue du dialogue fait l’objet d’un débat âpre entre les acteurs de la scène politique. Pour certaines formations politiques, il ne faut plus attendre. L’heure est aux assises. « Il faut capitaliser ce qui a été fait jusqu’aujourd’hui », indique Me Bebzouné Bongoro Théophile, leader du Parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad (Pret). Il pointe du doigt  les missions tous azimuts à l’intérieur tant à l’extérieur, la mise sur pied du comité technique spécial qui « doit s’occuper que des politico-militaires ainsi que ceux du volet civil qui ont pu tenir les pré-dialogues ». Il ajoute qu’on n’a pas à attendre, « parce que la vie est ainsi faite. Ceux qui sont d’accord prennent le train et ceux qui vont accuser un retard vont prendre le second train ».

D’un autre côté, l’annonce n’a pas été bien accueillie. C’est le cas du mouvement Wakit Tama. «Cette annonce est prématurée. Le CMT, comme à son habitude, semble vouloir prendre le peuple tchadien de vitesse. Ce que nous avons dénoncé depuis toujours (…) ». Les conditions préalables posées par les politico-militaires, la société civile et toute les forces vives ne sont pas suivies à la lettre comme l’aurait souhaité le mouvement. « L’on ne comprend pas pourquoi il faut coûte que coûte aller à ce dialogue le 15 février », s’exclame Me Max loalngar, coordinateur de Wakit tama. Le souhait de ce mouvement est que « les fils et filles du Tchad doivent être conviés à ce dialogue et qu’ils parlent d’une seule et même voix ».

Il faut soigner le mal

« Il faut d’abord déterminer le mal dont souffre le Tchad avant de savoir si les médicaments sont prêts à être administrés au malade. De quelle maladie souffre notre pays? », s’interroge le politologue Ahmat Mahamat Hassan.  Pour lui le problème du Tchad n’est pas les textes, « c’est la volonté sincère ». Il indique donc que le projet de règlement intérieur est « bien rédigé » pour essayer de gagner du temps. Il y a le projet de la future constitution, les grandes institutions et autres. S’il faut se contenter sur les documents préparatifs et autres « cela me semble prêt et moi je pense que les préparatifs sont assez avancés », indique-t-il.