Face à la crise sociale que traverse le pays depuis plus de trois mois, la Conférence Episcopale du Tchad (C.E.T), après une analyse de la situation propose de pistes de solutions dans son traditionnel message de Noël 2016. Un message qui donne le ton mais propose aussi des solutions.

Relevant les causes qui ont conduit à cette situation et les conséquences qui en découlent, quelques pistes de solutions sont proposées par la C.E.T, à l’endroit de toutes les couches sociales concernées : les citoyens, aux dirigeants (gouvernement et parlement), au pouvoir judiciaire, à la société civile, aux autorités religieuses et aux jeunes…

La voie de sortie de la crise passe par un questionnement émis par la conférence des évêques : « que dois-je faire pour sortir mon pays de cette situation ? ». Ce qui conduit à des réflexions et à la prise de conscience des uns et des autres, et l’apport des pierres à la construction d’une nouvelle nation est l’objectif ultime. Pour y parvenir, la C.E.T appelle à l’union autour des valeurs favorisant à la cohésion sociale afin de poser des actes solidaires.

  • Aux dirigeants (gouvernement et parlement), il leur est demandé d’œuvrer au rétablissement de la confiance entre les différents acteurs du champ politique, garantissant un jeu démocratique transparent et régulier ainsi qu’une gouvernance visant à promouvoir l’équité, la justice et le droit. « les parlementaires doivent en particulier dépasser les clivages et les calculs politiciens et jouer leur rôle qui consiste à légiférer dans l’intérêt du peuple qui a placé sa confiance en eux et à assurer le contrôle de l’action du gouvernement ».
  • A l’encontre du pouvoir judiciaire, ce qu’il y a lieu à faire est de combattre le non-respect des lois, l’impunité systématique et la corruption. Car selon la C.E.T, ces fléaux ont joué leur part dans la crise. Pour cela, il leur est suggéré d’assumer leur indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif et dire le droit pour promouvoir la justice et la paix sociale, « la justice doit garantir les libertés fondamentales » martèlent les évêques.
  • Pour leur part, les religieux sont priés d’exhorter leurs fidèles à vivre, sans esprit de prosélytisme, les valeurs contenues dans les différentes traditions religieuses et culturelles. Il est relevé une obligation à cette couche, celle de prôner le dialogue interreligieux, pour construire le pays dans la justice et la paix. Quant à la société civile, elle a pour mission de veiller au respect des droits des personnes vulnérables et d’assurer la formation civique des citoyens.
  • « devant cette crise, résistez à la tentation de la violence et du découragement. Quoi qu’on dise ou fasse, le future de ce pays vous appartient ». c’est en ces mots que le message est adressé à la jeunesse. La conférence exhorte les jeunes à frayer un nouveau chemin, loin des sentiers battus marqués par les erreurs du passé. Ce qui passe par la tolérance, le respect des différences et des convictions et l’acceptation réciproque.

Malgré les pistes proposés, la prière reste une arme de prise, à ne pas oublier, et la Conférence Episcopale du Tchad souhaite que la naissance du Christ Jésus apprenne « à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable avec justice et piété », tiré du livre de Tite chapitre 2 verset 11-12.

 

Archange Marabey