Dans un communiqué de presse de ce vendredi 5 février 2021, la Cellule de Liaison et d’Information des Associations Féminines (CELIAF) souligne avoir constat ces deux dernières années une dégradation du climat socioéconomique et politique due à une mutation profonde et négative du contexte national et un ralentissement du progrès démocratique.

La Celiaf indique suivre avec une intention particulière le cours de la vie nationale du point de vue normatif, social, économique et politique. Selon le document “Il apparait à tous les niveaux des contestations et des revendications qui frisent le repli identitaire et un regain d’intolérance entre les tchadiens de l’intérieur comme de l’extérieur puis, une crise de confiance entre les gouvernés et les gouvernants. A la présente phase du processus électoral, il subsiste encore des tensions intercommunautaires et une crise entre les acteurs politiques qui ont sérieusement porté atteinte aux valeurs et principes démocratiques dont le scrupuleux respect est un gage du vivre ensemble, de la cohésion sociale, de la paix et de la sécurité nationale”.

Le document souligne que l’érection de “l’impunité et de la corruption en règle d’or de gouvernance à laquelle s’ajoute la récurrence des inégalités sociales, des cas d’abus de violations des droits élémentaires de l’Homme, de rupture de l’égalité devant les charges publiques, des restrictions des libertés fondamentales…” constituent des maux majeurs qui mettent à mal la quiétude des citoyens.

Au vu de cette situation morose et rendue caractérisée par des positions “radicales et belliqueuses des acteurs”, la Celiaf s’indigne et exprime sa désolation quant au manque de volonté à trouver des solutions. Ces tensions suscitées qui appellent à l’organisation d’une marche pacifique le 06 février 2021, dite “marche du peuple” initiée par une multitude d’acteurs d’une part et par l’interdiction systématique de cette action par le gouvernement d’autre part, dont l’ensemble réveille le traumatisme des Tchadiens . La Cellule de liaison et d’information des associations féminines, attire l’attention des deux camps sur tout “agissement ou acte hors-la-loi qui entraînerait un déséquilibre dans les rapports de forces”, et les en décourage et conséquemment le cas contraire, prévient que cela susciterait “vaille que vaille” sa réaction sur l’étendue du territoire.

En indiquant observer toute neutralité, la Celiaf met en garde tous les protagonistes de leurs “visées conflictuelles tendant à raviver les tensions, creuser des fossés, entrainer des clivages, saper les principes démocratiques et effriter l’unité nationale et l’État de droit”. Elle exhorte le président de la République, le Maréchal Idriss Deby Itno, pionnier et garant de la démocratie au Tchad de s’investir personnellement dans la recherche des voies et moyens pour restaurer la confiance du peuple et la démocratie.

La Celiaf, souhaite que l’espace de dialogue politique soit libéré et que le Maréchal veille au strict respect des libertés fondamentales dont celles d’expression, des réunions et leurs jouissances par tous les tchadiens sans discrimination. Elle exhorte aussi le gouvernement à prendre ses responsabilités à assurer à tous les Tchadiens sans distinctions aucune et conformément à la constitution et aux lois naturelles l’égalité en droits et devoirs, l’égalité dans  l’exercice des libertés fondamentales et la disponibilité immédiate des services de base.

Aux acteurs sociaux, notamment les mouvements syndicaux à reprendre avec le gouvernement le cas échéant l’exercice de dialogue, de la négociation afin de trouver une issue de sortie de crise. Quant aux partis politiques, la Celiaf leur demande de reconsidérer leur position actuelle afin de s’investir dans un dialogue franc, consensuel, constructif et porteur de solutions équitables et durables. Les Tchadiens et les organisations  de la société civile qui véhiculent des “messages  ostentatoirement partisans” à se ressaisir de leur démarche incitatrice.

Enfin, la Celiaf, dit qu’elle prend à témoin l’opinion nationale et internationale de la responsabilité des parties prenantes de toute dérive qui adviendra. Elle exprime son vœu le plus ardent de savoir dans un avenir proche qu’ensemble avec “patriotisme, l’on fasse du Tchad, un pays uni, paisible, véritablement démocratique dont les fils et filles ont un fort attachement à la justice, à l’État de droits et où il fait bon vivre”. Elle s’engage à suivre avec minutie chacune des parties prenantes, évaluer leur bonne foi et à défaut, se réserve le droit d’opter pour des actions d’envergure enfin d’exprimer son ras-le-bol face à cette situation.

Ousmane DIARRA