N’DJAMENA, 7 mai (Xinhua) — Le ministère tchadien de la Justice a demandé à l’Assemblée nationale de lui permettre d’auditionner les députés Saleh Kebzabo, Gali Gatta N’Gothé, Ngarléjy Yorongar et Routouang Yoma Golom à la suite d’une tentative de déstabilisation du pays, selon une lettre adressée mardi à la Représentation nationale.

Les députés Saleh Kebzabo, président de l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR) et chef de file de l’opposition démocratique) et Gali Gatta N’Gothé (un des leaders de l’opposition et président de la Commission Finances et Economie de l’Assemblée) ont reçu, mardi matin, une visite de la police judiciaire à leur domicile pendant que le premier se trouve en Afrique du Sud, dans le cadre des assises du Parlement africain, et le second à une plénière à l’hémicycle.

Le député Ngarléjy Yorongar, un des opposants les plus irréductibles du président Déby, s’est vu notifier sa convocation à la Police judiciaire, avant même que l’Assemblée nationale ne statue sur la demande du ministère de la Justice.

Le général Routouang Yoma Golom, lui, est un élu du Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir depuis 1990). Ancien ministre, il dirige la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale.

La semaine dernière, en violation de la procédure, deux autres députés (Mahamat Malloum Kadre, du MPS, et Saleh Makki, membre de l’opposition), ainsi que quatre généraux de l’armée tchadienne, ont été mis aux arrêts après une tentative de déstabilisation du pays maîtrisée le1er mai par les forces de défense et de sécurité.

Cette tentative de déstabilisation du Tchad intervient pendant que le président Déby Itno se trouve depuis quelques jours à l’Est du pays, frontalier avec le Soudan. Le chef de l’Etat y poursuit toujours son séjour.

Le 27 avril dernier, le président Déby Itno, arrivé au pouvoir en 1990 après un coup d’Etat, a déclaré que des “mercenaires”, à savoir des opposants tchadiens hostiles à son régime, s’organisent à Benghazi, en Libye, pour attaquer son pays.