N’DJAMENA, 12 février (Xinhua) — L’ancien ministre tchadien de la Justice, Me Jean-Bernard Padaré, a été mis en cause pour détournement et corruption sur les fonds prévus pour le financement de l’archivage et la conservation des documents de l’ex-Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS, police politique de l’ancien dictateur Hissène Habré), a-t-on appris tard mardi d’une source officielle.

Il ressort des investigations menées par le ministère de l’Assainissement public et de la Promotion de la bonne gouvernance que sur la somme de 10,2 millions F CFA déchargés par l’ancien Garde des sceaux auprès de la Direction des affaires financières et du matériel de la présidence de la République, dans le bureau de l’ex-directeur du cabinet civil du président de la République, Ahmat Mahamat Bachir, une partie n’a pas été employée aux fins auxquelles elle était destinée.

Selon le rapport d’enquête, il a été constaté que de suspicions concordantes de corruption existent entre l’ex-ministre de la Justice et l’ex-directeur du cabinet civil du président de la République, comme le suggère l’enregistrement des conversations entre ces deux personnalités qui ont défrayé la chronique ces derniers temps.”De tous ces faits délictueux, le ministère de l’Assainissement public et de la Promotion de la bonne gouvernance, a saisi le procureur près la Cour d’appel de N’Djaména d’une plainte contre M. Jean-Bernard Padaré des chefs de détournement et de corruption pour que justice soit rendue à l’Etat tchadien et que toute la vérité soit connue”,conclut le document.

Me Jean-Bernard Padaré a été limogé du gouvernement, fin dé cembre dernier, sans aucune raison officielle. Ahmat Mahamat Bachir a été également démis de ses fonctions la semaine dernière.

Le passage de l’avocat de la famille présidentielle au ministè re de la Justice a été marqué par de nombreuses affaires politico- judiciaires dont l’une a entraîné soit la mise en cause du chef de l’opposition démocratique, Saleh Kebzabo, et l’autre l’incarcé ration de plusieurs députés dont certains issus même du parti au pouvoir.