Alors qu’il annoncé sur RFI que la marche de demain été exceptionnellement autorisée, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Abdraman Koulamallah a été contredit quelques instants plus tard par son collègue de la Sécurité Publique et de l’Immigration, Souleyman Abakar Adam qui par arrêté, décide d’interdire la même marche. Joint par Tchadinfos, Abdraman Koulamallah explique ce qui s’est passé.

Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, relate que malgré le fait que les organisateurs ne reconnaissent pas le gouvernement, « pour apaiser la situation », et après évaluation du risque sanitaire, les autorités ont estimé que cette manifestation pouvait avoir lieu « à condition qu’on puisse avoir l’itinéraire des manifestants, qu’on puisse avoir un service d’ordre des manifestants qui va encadrer la manifestation ».

Mais, confie Abdraman Koulamallah, les organisateurs de la marche n’ont pas voulu collaborer. Selon lui, le ministre d’Etat en charge de la réconciliation nationale et du dialogue s’est même rapproché d’eux, mais « ils n’ont p  as voulu dialoguer, qu’ils vont marcher coûte que coûte ».

C’est ainsi que la décision d’interdire la marche a été prise, après ses propos à RFI, précise-t-il. Une décision qu’il approuve « totalement », car justifie-t-il, « aux dernières nouvelles, les services de sécurité disent qu’ils n’ont aucune information, qu’ils n’ont pas de collaboration avec les organisateurs sur la marche, donc ils ne savent pas comment la marche va avoir lieu ».

Au sujet du Décret de 1962 que les responsables de Wakit Tama disent ne pas reconnaitre, Abdraman Koulamallah réplique que « les lois existent tant qu’elles ne sont pas abrogées. Les décrets existent tant qu’ils ne sont pas abrogés, quel que soit le régime ».

Le porte-parole du gouvernement qui qualifie l’attitude des initiateurs de Wakit Tama de « jusqu’au-boutiste », « veulent un bras de fer, ils ne veulent pas manifester ».

« Ils sont complètement illégaux »

Contacté également par Tchadinfos, le coordonnateur de Wakit Tama, Me Max Loalngar martèle qu’ils (les membres du Conseil militaire de transition, ndlr) sont « illégaux » parce qu’issus d’un coup d’Etat. Il répond au ministre de la Communication que le décret de 1962 qui régit les manifestations a été abrogé les différentes constitutions sous Habré jusqu’au régime de Déby qui « abrogent les dispositions antérieures contraires ». Pour lui, les libertés fondamentales sont reconnues par la Constitution que le CMT a suspendue ainsi que la Charte de transition dont, précise-t-il, « il n’y a jamais eu aucun texte d’application » qui leur dicte la conduite à tenir.

« Ils sont complètement illégaux, ils sont issus d’un coup d’Etat. C’est ce que nous sommes en train de combattre. Personne ne va flancher. Des pressions immenses sur nos têtes pour que nous collaborons avec eux.  Nous n’allons même pas les rencontrer, parce que nous ne les reconnaissons pas. Qu’ils suspendent le CMT, on ira vers eux », tranche Me Max Loalngar.