FINANCES PUBLIQUES – Une équipe du FMI a séjourné à N’Djamena du 6 au 12 février 2020 pour évaluer les derniers développements économiques et financiers et suivre la mise

Selon les conclusions tirées par l’équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Edward Gemayel, l’économie tchadienne continue de se redresser et les perspectives restent globalement positives, bien que soumises à certains défis. Aussi, la performance budgétaire est en bonne voie mais des pressions sur les dépenses commencent à émerger, a noté l’équipe dans son communiqué final.

Pour le chef de mission Edward Gemayel, l’activité économique devrait continuer de se redresser et les perspectives macroéconomiques restent globalement positives. Selon les prévisions, l’économie non pétrolière devrait croître de 3% cette année, soutenue par une augmentation des investissements publics et du remboursement des arriérés intérieurs ainsi que par la reprise dans les secteurs du coton et du bétail, a indiqué le chef de la mission du FMI.

Le PIB pétrolier devrait augmenter de 7,5% grâce aux nouvelles technologies d’extraction ainsi qu’à la production supplémentaire de nouveaux champs. L’inflation l’année dernière était négative (-1% en moyenne annuelle), reflétant la faiblesse des prix des denrées alimentaires et des transports et devrait rester inférieure à 3% cette année, souligne le communiqué.

« Les données préliminaires indiquent que les performances du programme soutenu par le FMI ont été globalement satisfaisantes en 2019, avec des performances budgétaires en bonne voie. Les recettes non pétrolières et pétrolières ont dépassé les prévisions. La masse salariale a légèrement dépassé l’objectif, mais cela a été compensé par la faible exécution des dépenses sur les biens et services, reflétant principalement des problèmes d’approvisionnement. Les investissements intérieurs ont dépassé l’objectif de fin d’année en raison des dépenses de sécurité. La liquidité du secteur bancaire s’est améliorée, reflétant une collecte de dépôts plus élevée, mais des vulnérabilités persistent dans certaines banques.

« Des pressions sur les dépenses émergent, ce qui pourrait annihiler les efforts d’ajustement budgétaire mis en œuvre depuis la crise économique de 2014-2015. Il est essentiel de maintenir la discipline budgétaire à l’approche des élections législatives et présidentielles pour la stabilité macroéconomique et pour maintenir une situation d’endettement soutenable. À cette fin, les efforts des autorités devraient continuer de se concentrer sur le renforcement de la mobilisation des recettes intérieures, la rationalisation des exonérations, l’amélioration de la perception de la TVA, le contrôle de la masse salariale, l’augmentation des dépenses sociales et l’apurement des arriérés intérieurs. Il est tout aussi important de maintenir le cap sur le programme de réformes, y compris dans le secteur bancaire », conseille Edward Gemayel.

Les discussions pour la 6ème et dernière revue au titre de l’accord FEC actuel seront entamées à Washington lors des réunions de printemps et poursuivies à N’Djamena fin Avril.

Au cours de sa visite, la mission a rencontré Tahir Hamid Nguilin, ministre des Finances et du Budget, Issa Doubragne, ministre de l’Économie et de la Planification du développement, Annour Mahamat Hassan, directeur national de la BEAC et d’autres hauts cadres de l’administration, ainsi que des représentants de partenaires au développement.