Le Parti pour les libertés et la démocratie (PLD) a commémoré le 12ème anniversaire de la disparition de son regretté ténor Ibni Oumar Mahamat Saleh, ce samedi 8 février 2020.

C’est dans les locaux de son siège sur l’avenue Mobutu que le PLD a célébré la “journée des martyrs de la démocratie”, en présence d’une audience mosaïque. Les militant(e)s du PLD, l’opposition politique, la société civile, etc. sont représentés.

Pour Mahamat Nour Ibedou, défenseur des droits de l’homme, “Ibni a été enlevé par des individus sans foi ni loi et depuis lors, aucune nouvelle. Chaque année nous donne une idée sur ses bourreaux. Il réclamait le meilleur pour son peuple. Ibni est un personnage hors pair, un modèle, une source d’inspiration avec une envergure inoubliable. Ce crime ne restera pas impuni“, promet-il. L’opposant politique, Gali Gothé Gâta qui lui emboîte le pas, est “toujours présent depuis la 1er anniversaire de la disparition (…)”. S’efforçant de contenir ses émotions, il énonce et traite à un “exercice essentiel pour la jeunesse”. Il pose quelques interrogations. “Qu’avons-nous fait depuis pour lever le voile de mystère de la mort d’Ibni? Il faut agir, vouloir et penser”, tranche-t-il. “Au-delà de notre Justice (en panne), il faut trouver d’autres moyens pour continuer la lutte, de l’audace; même si tout est fait pour qu’on l’oublie, c’est un devoir de mémoire“. Il poursuit, “Ibni s’est sacrifié pour notre pays. Le défendre est une question d’éthique, non simplement de morale (…). Partis politiques, société civile, tchadiens, nous sommes tous Ibni“, harangue Gali Gothé Gata.

Des militants du PLD à la cérémonie d’hommage à Ibni

Hicham Ibni Mahamat Saleh, fils aîné du regretté SG du PLD, la gorge entaillée et les larmes à loeil, remercie les tchadiens de continuer à entretenir la flamme. Pour lui, la famille et les proches de feu Ibni, “chaque jour est très difficile. L’État est froid. Cette affaire a un pied ici et en France, qui a connaissance de la vérité mais fait tout pour la cacher“. “On a beaucoup souffert de perdre notre père dans de pareilles circonstances et plus tard, notre mère“, se plaint-il de douleur. Mais demeure convaincu que “quelques soient les difficultés, la vérité sera dite et la justice faite (…)“.

Laoukolé Jean-Baptiste rappelle les circonstances de cette disparition tragique. “Ibni est enlevé à 19h le 3 févier 2008 en présence de son épouse à son domicile. Il est accusé à tort de complotiste contre l’Etat. Lui et L’ex président Lol Mahamat Choua, arrêtés le même jour, sont conduits au palais présidentiel de Déby, témoigne Lol Mahamat Choua le 5 février...”. Louakolé recommande, par la même occasion, au président Déby d’annoncer officiellement le décès d’Ibni pour le PLD puisse faire son deuil, rebaptiser la faculté de Farcha où il a enseigné des années en son nom. Car, dit-il “Ibni est la victime immortelle du PLD

Le SG du PLD, Mahamat Ahmat Alhabo, épiloguant la cérémonie déclare qu’Ibni est désormais un patrimoine national, de par sa personnalité. C’est le 1er Tchadien à avoir soutenu une thèse en mathématiques. Il a enseigné en France, en Algérie, au Niger, etc. Depuis sa disparition, l’opposition politique a décidé unanimement de célébrer le 3 février en sa mémoire comme “journée des martyrs de la démocratie”. Pour lui, le fait que le gouvernement refuse d’honorer Ibni Oumar Mahamat Saleh prouve à suffisance qu’il l’a éliminé.

Des bougies allumées en mémoire du Pr Ibni Oumar Mahamat Saleh

Un sit-in sur l’avenue Mobutu et un allumage de bougies sonnent le glas de la commémoration.

BACTAR Frank I.