Il y a de cela 26 ans, jour pour jour, s’ouvrait la Conférence nationale souveraine pendant laquelle les Tchadiens de toutes les couches sociales et tendances politico-militaires se sont réunis pour jeter les bases des institutions de la République et penser l’avenir du pays.

La Conférence nationale souveraine, ouverte le 15 janvier 1993, qui a duré trois mois, a permis entre autres de :   rédiger une nouvelle Constitution pour prendre en compte certains aspects de la vie politique ainsi que sociale du pays ; mettre en place un gouvernement de transition, un Premier ministre a été élu avec ses membres. Des souvenirs de certains, les débats étaient houleux. La forme de l’État, la question du bilinguisme, la charte du CNS  et son règlement intérieur étaient au centre des débats. A l’issue de la rencontre, la présidence de la transition a été confiée au colonel Idriss Deby qui a pris le pouvoir le 1er décembre 1990, jusqu’aux élections de 1996, où il était sorti vainqueur.

C’est la CNS qui a permis de lancer les bases d’une République et l’ancrage de la jeune démocratie qui a aujourd’hui 28 ans. Comme nous l’évoquions l’année dernière, le Tchad a eu à organiser depuis cette date 5 élections présidentielles. Des élections auxquelles ont pris part plusieurs tendances politiques qu’elles soient de la majorité ou de l’opposition. Les élections législatives sont également organisées pour la concrétisation de l’aspiration du peuple. Malheureusement de ce côté, des reculs sont observés dans le respect des calendriers. En 2012, les premières élections locales ont eu lieu à la faveur de la forme de l’État décidée lors de la CNS qui est la décentralisation. C’est pour dire que le climat engendré par la CNS a permis une explosion de partis politiques.

Le Forum national inclusif tenu en mars 2018 est à l’image de la CNS. Mais les recommandations issues de ce Forum ont abrogé tout le système qu’a mis en place la CNS. Suppression de la primature, la Haute cour de justice… La création des associations des droits de l’homme tous azimuts est également à mettre à l’actif de la CNS qui en a fixé les cadres juridiques à travers la Constitution soumise au référendum en 1996. Le droit d’association consacré par  la loi fondamentale a ouvert des canaux par lesquels le peuple tchadien se prononce pour participer à la vie du pays.