Manifestation – une première marche pacifique autorisée a été organisée ce mercredi 12 mai dans la ville de N’Djamena. Elle s’est déroulée sous haute sécurité. Mais elle est vue comme une fumisterie par les leaders de Wakit Tama.

7h 38 : le départ est donné. Pancartes avec des slogans “la paix”, “stabilité”,  drapeau tchadien en main, les marcheurs quittent le rond-point Hamama en direction du palais du 15 janvier. Un pas après l’autre, les manifestant avancent sous haute sécurité de la force anti-émeute. “Non à la guerre … oui à la paix”, scandent et chantent-ils sous un soleil moins écrasant ce matin.

A la tête du peloton, Mahamat Adoum : boubou blanc, écharpe au cou,  bonnet rouge, le président du Parti national républicain (PNR) qui pilote la plateforme Vision Nouvelle ayant appelé à la marche veille à ce qu’aucun badaud n’infiltre le cortège. “Nous marchons pour la paix, la stabilité“, déclare-t-il derrière une banderole géante où est écrit “la plateforme nouvelle vision… semons la paix pour récolter la bonne cohabitation pacifique et la sauvegarde de la patrie“.

Ils sont environ 300 personnes à sortir pour soutenir le Conseil militaire de transition (CMT) au pouvoir depuis trois semaine après la mort du président, Idriss Deby Itno. Cet appui à la junte militaire a mis les 42 partis politiques et les 158 associations de la société dans le viseur de ceux qui protestent contre les 15 généraux qui ont installé le CMT. “C’est leur opinion, ils sont libres d’agir comme ils veulent, d’interpréter cela comme ils veulent. Nous, en notre âme et conscience, nous pensons que cette marche est une marche pour la paix“, rétorque l’ancien ministre des sports à ses détracteurs.   

Une fumisterie selon Wakit Tama

C’est de la fumisterie“, martèle Max Loalngar, coordonnateur de Wakit Tama. Pour lui, la marche de la paix organisée par la plateforme Vision Nouvelle est plus au moins un semblant de manifestation pacifique.  “C’est de la manipulation qui ne nous impression nullement. Vous avez du vous rendre compte d’ailleurs que malgré le soutien affiché, ils n’ont pas pu mobiliser une grande foule“, insiste-t-il.

Nous travaillons avec la loi et à l’heure actuelle, n’y a aucune loi qui nous oblige à une procédure donnée. Aucune loi, aucun texte de caractère obligatoire qui oblige qui que ce soit dans cette République à se soumettre à une procédure pour une manifestation donnée“, affirme maitre Max Loalngar.

La plateforme Wakit Tama conteste la junte militaire et exige depuis sa prise de pouvoir le retour à l’ordre constitutionnel. Pour se faire entendre, elle a organisé plusieurs marches dont celle du 27 avril qui a été réprimée par les forces de défense et de sécurité. Cette marche a fait six morts selon les autorités et une dizaine d’après les organisateurs ainsi que plusieurs blessés et arrestations.  Ce qui a poussé les autorités de N’Djamena, selon les observateurs, à autoriser les marches pacifiques au Tchad.