La délivrance des passeports a repris depuis lundi 5 novembre, après plus d’un mois de rupture.

L’on ne délivre ce document de voyage, il y a peu de temps, qu’au cas extrêmement urgent, notamment les malades nécessitant une évacuation et les études. Le centre d’émission des passeports informatisés dans l’enceinte du commissariat central de N’Djamena, renoue avec son ambiance habituelle des bousculades entre des demandeurs.

«Enfin on reprend  le travail après une absence de plusieurs semaines», déclare l’air décontracté, un agent de ce service. Comme beaucoup de policiers en chômage technique reprennent ainsi le travail. De la salle de confection des passeports, à la salle d’attente, en passant par la salle de photographie, des demandeurs de cette pièce d’identité, bloqués pendant plusieurs jours pour rupture des consommables retrouvent le sourire.

«Depuis des semaines je ne fais des va-et-vient inutiles pour obtenir un passeport pour un voyage à l’étranger mais en vain. Dieu merci aujourd’hui, j’ai mon passeport. Les autorités doivent tout faire pour éviter de tel désagrément», soupire, Adam d’un air très enthousiaste, ce mercredi 6 novembre 2019, au portail du centre d’émission des passeports informatisés.

Les business autour des passeports semblent aussi reprendre. Les démarcheurs qui proposent leurs services aux demandeurs les plus pressés, se lèchent allègrement les doigts avec la reprise. Avec beaucoup de passeports en attente d’impression, ces personnes y compris des policiers faufilent entre des bureaux pour faciliter la délivrance de façon express, moyennant une somme d’argent qui varie entre 5 000 et 10 000 Fcfa.

«Vous avez votre récépissé, donnez 10 000 Fcfa et appelez-moi demain matin voici mon numéro. Vous aurez votre passeport», lance un policier à un usager, d’une voix très basse. Le demandeur coincé par l’urgence, lui glisse la somme sollicitée et se retire.

En effet, la rupture de la délivrance des passeports à la veille de l’inauguration reportée de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANATS) a fait couler beaucoup d’encres laissant place à une folle spéculation de tout genre. Un responsable de la police qui a requis l’anonymat affirme que le centre d’émission des passeports informatisés devait passer la main à l’ANATS, qui n’a malheureusement pas démarré. A cet effet, précise-t-il, les consommables devant servir pour imprimer les passeports ont été presqu’épuisés c’est pourquoi le peu de stock avait été réservé aux cas les plus urgents.

En attendant, avec la nouvelle commande de plus de 10 000 spécimens le centre d’émission des passeports pourrait continuer. Ce qui présume que le lancement des activités de l’ANATS n’est pas pour demain. Il faut rappeler que l’ANATS devait normalement démarré ses activités au mois de septembre, mais pour des raisons jusque-là inexpliquées, ce lancement a été reporté sine die.