L’un des animateurs de la coordination des actions citoyennes Wakit Tama qui s’oppose farouchement au Conseil militaire de transition, le président de l’Union sacrée pour la République (USPR), Djekombé François décide de tourner le dos à ses compagnons de lutte et entend faire partie de la transition.

Djekombé François a fait une publication sur Facebook pour justifier son changement d’attitude. Pour lui, le retour à l’ordre constitutionnel suppose “remettre le pouvoir à l’un des députés du MPS à l’Assemblée nationale, elle-même illégitime pour organiser une élection présidentielle en août et choisir un nouveau président”. “C’est quelle élection sérieuse nous pouvons organiser en pleine saison pluvieuse avec les dispositions tant décriées de la Constitution du 14 décembre 2020 qui exclut une bonne partie de la jeunesse tchadienne?”, s’interroge-t-il. Et d’assurer “Qu’on le veuille ou pas, le changement tant souhaité a eu lieu, beaucoup ne l’ont pas perçu ou aperçu”.

Pour le leader de l’USPR, nous sommes dans ce qu’il appelle le “Nouvel Ordre Politique (NOP)” qui, selon lui, commande de tenir compte de la “réalité du terrain”.

Djekombé pose trois conditions pour aller à des élections libres et transparentes dans 18 mois avec “tous les partis à armes égales”. Premièrement, il indique qu’il faut “posséder la transition”. Ce qui suppose, continue-t-il, une implication de tous les acteurs (politiques, de la société civile, des personnes ressources) dans la transition. car, relève-t-il, pour aboutir à des “bonnes élections”, il faudrait des “hommes qu’il faut à la place qu’il faut dans les organes de transition : gouvernement, Conseil national de transition, Cour suprême, CENI, CNDP, grandes institutions”.

Deuxièmement, le président de l’Union sacrée pour la République pense que la réussite des élections générales de fin 2022 qu’il souhaite cumulées (présidentielle, législatives et communales), dépend de la “qualité d’hommes et de femmes impliqués dans la gestion de la transition”. C’est pourquoi, justifie-t-il, “pendant la transition, la vigilance doit être de mise”.

En troisième lieu, pour Djekombé François, il faut que les politico-militaires déposent les armes, transforment leurs mouvements rebelles en partis politiques et sollicitent le suffrage des Tchadiens au même titre que les autres Tchadiens. Ce qui permettra, d’après lui, de résoudre le problème des rébellions au Tchad.

En soulignant que “dans le bras de fer que nous avons actuellement avec les militaires au pouvoir, les deux parties doivent faire des concessions”, il indique que son acte n’est pas du “rétropédalage ou de la capitulation” mais c’est “plutôt faire preuve du pragmatisme et du réalisme politique, au nom de la paix et de la stabilité”.