La plateforme des diplômés en instance d’intégration a tenu une assise pour ses actions futures. Il en ressort qu’elle va brûler des diplômes pour se faire entendre.

La plateforme s’est réunie en assemblée générale pour évaluer les actions qu’elle a eu à mener lors de la marche pacifique qui s’est soldée par l’arrestation de 4 de ses membres, finalement libérés. Ces diplômés disent se rendre compte que le gouvernement ne fait aucun cas des diplômés sans emploi en dépit de toutes ces actions. Parce que, rappellent-ils, quand ils ont été reçus par le feu président de la République 5 jours avant sa mort, il a été clair avec eux en disant les intégrer dans les 2 semaines suivantes mais malheureusement il s’en est allé.

Le CMT est arrivé au pouvoir pour assurer la transition mais, selon la plateforme des diplômés, il n’est pas clair sur la question d’intégration à la fonction publique. Car la semaine prochaine, ils seront reçus par les conseillers du Premier ministre mais eux aussi ignorent s’il y aura intégration ou pas. La plateforme dit être fatiguée car ça fait des années qu’ils sont au chômage et comme le Tchad est à plus de 80% d’analphabètes et que ce “pays n’aime pas les diplômés et qu’on empêche même ceux qui veulent quitter”. La seule alternative qui leur reste c’est de brûler leurs diplômes et dans ce cas “on ne parlera plus de diplômés sans emploi et quel sera alors l’avenir du Tchad?”.

Cette opération sera menée le 10 juillet 2021 sur tout le territoire national. Les diplômés sans emploi vont se regrouper dans les différentes provinces ainsi qu’à N’Djamena et ils vont indiquer ultérieurement les lieux. Ils annoncent profiter de cette occasion pour interpeler les chancelleries, les défenseurs des droits de l’homme sur leur sort.

En rappel, il faut comprendre que si aujourd’hui Boko Haram est né c’est dû à la frustration des étudiants nigérians sans emploi qui ont ras-le-bol et savaient quoi faire étaient contraints de créer le groupe et vous avez vu comment ils ont fait des dégâts en Afrique“, martèle Adissou Dibam, l’un des coordonnateurs de la plateforme.

Selon eux, le CMT surtout avec Mahamat Kaka qui est jeune, doit avoir “le bon sens” parce que la question de l’emploi est liée à la sécurité. “Un jeune qui n’a pas d’emploi n’a rien comme garantie. Il n’a pas d’avenir ce qui le poussera à la rébellion, soit le terrorisme, soit le banditisme; ces 3 maux ne contribuent pas au bon développement d’un pays”, signalent-ils.

En plus de l’opération “brûle diplômes”, la plateforme entend user de “tous ses moyens” pour empêcher la tenue des examens car pour eux, les diplômes ne servent pas à grand-chose dans ce pays.