N’DJAMENA, 11 novembre (Xinhua) — Le Tchad, à l’instar de l’ Union africaine (UA), a hâte de voir le procès de son ancien président tchadien Hissein Habré se tenir, a déclaré mardi Me Robert Dossou, représentant spécial de la présidente de l’UA pour l’affaire Hissein Habré.

“Nous n’avons jamais eu aucun doute au niveau du Tchad. Le Tchad a été le premier des Etats africains à avoir apporté une aide extrêmement appréciée aux Chambres africaines extraordinaires et une coopération efficace. Jusqu’ici, l’Union africaine n’a pas à se plaindre du Tchad “, a ajouté l’avocat béninois, à l’issue d’ une audience que lui a accordée le président tchadien, Idriss Déby Itno.

Il a, par ailleurs, indiqué avoir fait part au président Déby de la préoccupation de la présidente de la Commission de l’UA, Mme Nkozazan Dlamini-Zuma de voir également “les choses se [dérouler] avec célérité, conformément aux règles techniques et à la déontologie juridictionnelle”.

Me Dossou devrait poursuivre les échanges autour du même sujet avec les autorités sénégalaises, du 17 au 22 novembre prochain.

Le procès de l’ancien dictateur tchadien, inculpé de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture, est prévu se tenir à Dakar où il vit il y a près de vingt-quatre ans, conformément à un accord signé le 19 décembre 2012 entre les autorités sénégalaises et l’Union africaine. Le Sénégal a également signé un accord de coopération judiciaire avec le Tchad en vue de faciliter la circulation des magistrats et leur permettre de communiquer avec les parties concernées par le dossier.

Une session criminelle spéciale devra s’ouvrir le 14 novembre 2014 dans la capitale tchadienne, pour juger une trentaine de complices de Habré. Parmi les prévenus, il y a deux anciens dirigeants de la police politique de Habré que les Chambres extraordinaires africaines de Dakar ne cessent de réclamer le transfèrement, depuis une année; ce que N’Djaména a toujours refusé.

A travers ce procès d’un mois, “le gouvernement de la République du Tchad, qui entend rendre justice à toutes les victimes, traduit ainsi dans les faits sa ferme volonté de lutter contre l’impunité”, avait déclaré Louapambé Mahouli Bruno, procureur général près la Cour d’appel de N’Djaména.