L’arrivée au pouvoir du Mouvement patriotique du salut (MPS) a été marquée par une période de transition avant d’’aboutir aux premières élections présidentielle et législatives, respectivement en 1996 et 1997. La transition qui débute en avril 1993, a permis la mise en place des institutions de la République. Quels sont ses faits marquants ? Tchadinfos.com revient sur cette période.

Le mois d’’avril 1993 a été le point de départ de la transition sous Idriss Déby arrivé au pouvoir en décembre 1990. Après le Conseil d’’Etat, puis la nomination de deux premiers ministres (Jean Bawoyeu Alingué et Joseph Yodoyman), la Conférence nationale souveraine (CNS) ouvre ses portes. Cette grand-messe politique sera la tribune idéale pour tous les acteurs politiques tchadiens et ceux d’’autres secteurs de la société de débattre des maux qui ont et continuent de miner le Tchad.

Une charte de la transition a été adoptée à l’’issue de la Conférence nationale souveraine. Il s’’agit de l’’Acte n°002/CNS/93 du 5 avril 1993 portant adoption de la charte de transition. Elle sera rendue publique par le décret n°282/PR/93 du 9 avril 1993 portant publication de la charte de transition.

Dotée d’’un préambule, la charte de transition traite, entre autres, de l’’Etat et de la souveraineté, des libertés, des droits et des devoirs du citoyen, du Président de la République, du Premier ministre, du Conseil supérieur de la transition, des rapports entre le conseil et le gouvernement, du pouvoir judiciaire.

Après l’adoption de la charte, a eu lieu l’’élection du chef du gouvernement. Les candidats étaient Abdéramane Djasnabaille, Abdoulaye Lamana, Adoum Maurice Hel-Bongo, Kassiré Coumakoye, Djerambeté Le Soromian, Elie Romba, Joseph Yodoyman, Joël Oulatar, Gali Gatta Ngothé, docteur Fidel Moungar, Fekoua Laoukissam, Madengar Beremadji, Michel Ngangbet, Saleh Kebzabo et Abdoulaye Djigjag.

Les participants à la conférence nationale souveraine ont donc voté pour départager les candidats en lice. Deux viennent en tête. Il s’agit de Fidel Moungar qui obtient 233 voix et Adoum Maurice Hel-Bongo, deuxième avec 178 voix. Un second tour a été organisé entre eux. Finalement, Adoum Maurice Hel-Bongo (42,54%) a été battu par Fidel Moungar (56,56%) qui devient le tout premier des premiers ministres de la transition (PMT). Après son élection, le médecin, Fidel Moungar a rassuré dans son premier discours qu’il entend « gouverner autrement ». Sa nomination a été entérinée par le décret n°283/PR/93 du 9 avril 1993.

Docteur Fidel Moungar n’’aura pas duré à son poste. Etant le tout premier chef du gouvernement de la transition, un désaccord l’’opposait au chef de l’’Etat sur la gestion du pouvoir qui lui est dévolu. Il restera en poste du 9 avril au 6 novembre 1993, soit environ neuf mois, qui lui ont permis de former deux gouvernements (10 avril 1993 et 24 juin 1993).

Après lui, toujours dans le cadre de la transition, se sont succédé au poste, Nouradine Delwa Kassiré Coumakoye (9 novembre 1993 au 8 avril 1995) et Djimasta Koïbla (11 avril 1995 au 17 mai 1997).

Le deuxième premier ministre de la transition Kassiré a été élu après la censure contre docteur Fidel Moungar. En un an et cinq mois, il forma quatre gouvernements, notamment le 13 novembre 1993, le 18 janvier 1994, le 17 mai 1994 et le 13 décembre 1994. Kassiré a, ensuite, été poussé à la démission. La transition qui n’’a pas pris fin a été prolongée pour un an, et d’autre part, Kassiré qui devrait se présenter aux élections, ne peut continuer à diriger cette période.

De ce fait, de nouvelles élections ont été organisées par le Conseil supérieur de la transition pour porter Djimasta Koïbla à la tête du gouvernement. Il aura le mérite de parachever la transition et rester jusqu’aux premières élections (1996-1997).