La ville de Mongo et d’Ati respectivement chefs lieux des provinces du Guera et du Batha ne se visitent presque plus. Ce n’est ni un conflit, moins encore un quelconque différend qui les opposent mais les voies de communication impraticables en cette saison de pluies.

Ces eaux que vous voyez sur les photos ne sont ni les eaux d’un quelconque Lac ni d’un fleuve qui fait la beauté et la fierté d’une localité où l’on peut pêcher du poisson. C’est belle et bien l’artère liant les deux villes voisines qui s’est transformée en une vaste étendue d’eau.

Des femmes traversants l’axe principal Mongo Ati pour se rendre aux champs @Betrant correspondant Mongo Tchadinfos.com

L’axe Mongo-Ati fait exactement 170 km. Pour se rendre à Ati, les anciens usagers de cet axe qui mettaient moins de deux heures de route se retrouvent aujourd’hui à passer plus de dix heures de temps pour y arriver en contournant vers NGOURA à plus de 350 km en passant par N’Djamena Boulala, Ambasatna et enfin Ati. De l’autre côté il faut passer par la voie de contournement qui va jusqu’à Oumhadjer à plus de 300Km de route et lutter contre la boue à plus de 100 km pour enfin arriver à Ati. Les échanges commerciaux entre ces deux pôles ne se pratiquent plus depuis l’annonce de la saison des pluies. Tout est resté moribond et stagnante. C’est ce qui a mis l’économie locale en berne pour les populations des deux provinces.

Ahmat Saladine, habitant d’Ati, déplore”Nous sommes convaincus que l’Etat fait exprès pour nous laisser dans cette situation. Comment comprendre qu’un axe de 150 km se retrouve dans cet Etat depuis plus de 20 ans. Cette route est devenue un lac et non un axe qu’on doit encore pratiquer. Nous lançons une fois de plus un appel au Président de la République pour qu’il pense à nos deux provinces. Puisque mêmes les champs, nous en avons plus. L’eau les a tous emportés.”