Amalkher Djibrine Souleymane a fait un point de presse ce samedi 3 décembre pour s’expliquer sur les raisons qui ont conduit à sa démission du poste de vice-présidente du Conseil Economique, Social et Culturel de l’Union africaine (ECOSOCC).

Pour corriger les dysfonctionnements administratifs de notre organe, j’ai décidé en toute conscience et en toute responsabilité de démissionner en date du 15 Juillet 2022. Nous avons fini par conclure que la voie de la société civile est réduite au néant en faveur de quelques employés qui décident seuls qui va parler au nom de la société civile africaine“, a-t-elle justifié sa démission.

Elle ajoute également que cette décision est justifiée par d’autres évènements inappropriés qu’on peut classer dans le registre de la provocation, il s’agit notamment de la suspension indue et indéfinie infligée à six membres élus de l’ECOSOCC le 21 juin 2022 sans tenir compte du statut, des règles ni des procédures de l’ECOSOCC.

La caractéristique de l’ECOSOCC de l’Union africaine c’est qu’elle est une plateforme qui permet à la société civile africaine de jouer un rôle actif dans la planification de l’avenir du continent, de s’organiser en partenariat avec les gouvernements afin de contribuer à la définition des principes, politiques et programmes de l’institution continentale. ” La situation qui a prévalu au cours de notre mandat frise le ridicule et expose au grand jour cette attitude de la mauvaise gouvernance
décriée par la jeunesse africaine
“, martèle Amalkher Djibrine Souleymane.

Selon la Vice-Présidente démissionnaire de l’ECOSOCC, le constat amer est que, l’interférence des fonctionnaires de la Commission de l’Union Africaine dans les affaires et prérogatives des officiels élus des organes de l’UA est devenu une habitude qui bouscule et fait échouer la réalisation de mission des organes. “Les jeunes africains que nous sommes, avons vu un rêve possible pour une Afrique meilleure. Toutes les institutions nationales et continentales sont censées avoir une vision: celle de servir le peuple Africain dans sa diversité et son aspiration ultime de se développer pour l’amélioration de vie et de celle des générations futures“.

Mais déplore-t-elle, force est de constater de nos jours, que les dirigeants sous-estiment et méprisent la société civile Africaine en la qualifiant de perturbatrice ou incompétente. “La réalité, c’est qu’ils ne supportent pas sa contribution, qui reste fidèle aux idéaux des citoyens quand à l’alternance, à la démocratie, la justice qui sont les éléments essentiels pour bâtir des nations solides. La société civile reste quand même un des acteurs qui, sans langue de bois ni discours politiciens fait progresser la justice et la démocratie qui sont l’essence du développement des nations“.

Afin de remédier aux dysfonctionnements et à la mauvaise gestion des fonds et ressources par le Secrétariat, elle demande un audit. ” Il me semble impératif de demander des comptes à travers un audit indépendant en vue d’éviter de tomber encore dans de tels travers”.