Dans une publication sur les réseaux sociaux, Ali Abdel Rhamane Haggar, écrivain, militant des droits de l’homme mais également ancien secrétaire général de la présidence sous Idriss Déby Itno plaide pour que le Conseil militaire de transition ne réprime pas les manifestations.

« Tout le monde ne peut pas, ne doit pas avoir les mêmes idées, les mêmes goûts, être dans les mêmes partis, la même religion. La différence est un décret de Dieu. Respectons la volonté de Dieu », écrit-il de prime à bord.

C’est pourquoi, Haggar demande à l’autorité de laisser les gens manifester pacifiquement en les encadrant, en les responsabilisant. Ce qui serait « un grandiose signe d’apaisement ». « N’écoutons pas ceux qui prospèrent dans l’absurde, qui ont la nostalgie de la brutalité et de la pensée unique, qui ne comprennent pas que le monde a changé, que les générations ne sont plus les mêmes », conseille-t-il.

« Nous pouvons surprendre le monde si nous faisons preuve de plus d’empathie, de moins d’arrogance, de moins de démonstration de force, de moins ou d’absence de répression, de plus de sagesse. On gagne toujours par la tempérance », poursuit-il. Pour Ali Abdel Rhamane Haggar, il y a assez de signaux « malveillants » à appréhender. Il estime qu’il y a assez de haine, de rancœurs dues aux différentes formes de clivages et d’injustice qui se sont métastasés. « Il faut aborder cette nouvelle page de notre histoire sans rien imposer, en obtenant l’adhésion par la persuasion et non la force », propose-t-il.

A ceux qui entourent le CMT, Haggar leur demande ceci : « Ne les déroutons pas en leur dressant des lauriers. Disons-leur le bon sens. Ecoutons-nous », continue-t-il son plaidoyer. Il demande donc une « trêve à la violence », d’organiser un large dialogue, d’écrire des bons textes pour la postérité, de sortir indemnes de la transition et d’organiser des élections respectables.