Au Tchad, l’année 2016 a été marquée par l’élection présidentielle du 10 avril et des mouvements sociaux causés, d’une part, au début de l’année par le viol d’une lycéenne, Zara Mahamat Yesko Brahim (homme politique) connue par le nom de Zouhoura, et d’autre part, par une grève des travailleurs du secteur public. La crise économique et financière, le forfait de l’équipe nationale aux compétitions, ont aussi attiré l’attention des Tchadiens durant l’année 2016.

L’année est marquée dès le début par le processus électoral notamment le recensement électoral biométrique, premier du genre au Tchad. Près de 6 millions d’électeurs ont été recensés. Au total 14 candidats ont été retenus dont le chef de l’État, Idriss Déby qui rempile pour un cinquième mandat consécutif. Après une campagne électorale dont les principaux challengers, le député Saleh Kebzabo et Idriss Déby Itno, ont sillonné une grande partie du territoire.

Au finish, comme l’a prédit Déby et ses partisans, un coup KO, il est réélu dès le premier tour avec plus de 60% à l’issue des résultats proclamés par la commission nationale électorale indépendante, confirmés un mois plus tard, par le Conseil constitutionnel.

Le chapitre électoral bouclé, un mois seulement après l’investiture du chef de l’État (8 août), des mouvements sociaux s’enchainent. Toutes les principales centrales syndicales lancent une grève à partir du mois de septembre. La rentrée scolaire et académique n’a pas eu lieu. Plus de 200 000 élèves sont à la maison sans école. De milliers d’étudiants ne font pas cours. D’autres secteurs comme la justice, la santé, sont aussi paralysés par les mouvements de grève.

L’année 2016 a été marquée en février par un simple fait-divers qui a soulevé des émois à travers le monde à cause du viol collectif de Zouhoura la jeune lycéenne de 16 ans par des fils de dignitaires du régime. Tout est parti de la diffusion sur les réseaux sociaux d’images vidéo de ce viol. Aussitôt des organisations des femmes et jeunes ainsi que des défenseurs de droits de l’Homme, ont réagi entrainant, par la suite, des manifestations de lycéens dans plusieurs villes du Tchad. La répression policière a causé la mort d’au moins trois des manifestants. Le chef de l’Etat, Idriss Déby Itno a créé pour la circonstance une page Facebook, pour exprimer sa sympathie à la jeune fille et à toute la jeunesse pour apaiser la tension. Les présumés violeurs ont été arrêtés, puis jugés et condamnés à 10 de travaux forcés.

Sur le plan judiciaire, le procès Habré a aussi mobilisé plusieurs victimes qui suivaient l’événement en direct à la télévision et organisé après le verdict plusieurs réunions sur la question d’indemnisations.

En sport, la déclaration forfait de l’équipe nationale de football, les Sao du Tchad pour les trois dernières journées des qualifications pour la CAN 2017, juste avant un déplacement en Tanzanie. Tantôt un forfait du à un problème d’argent tantôt pour cause de mauvaise gestion du football tchadien par la fédération et le ministère. Ensuite les Sao U17 battus au score de 9 buts à zéro par les Maliens, ont aussi déclaré forfait pour la suite de la compétition.

Tous les mouvements sociaux ont été provoqués par la crise économique et financière que le Tchad traverse à cause de la chute drastique du prix du baril. Depuis le deuxième semestre de l’année 2014, les salaires des fonctionnaires tchadiens sont très rarement, payés à terme échu.