Nadjo Kaina Palmer et Bertrand Ngandjei Solloh, leaders du Mouvement citoyen Iyina sont condamnés à six mois de prison avec sursis par le Tribunal de grande Instance de N’Djaména ce jeudi mai 4 2017.

Le Tribunal après avoir disqualifié le délit de tentative de complot a condamné les prévenus à six mois de prison avec sursis pour tentative de provocation d’attroupement. 

En effet, après avoir été déférés, de la coordination de la Police judiciaire devant le procureur de la République, qui les a placés sous mandat de dépôt et les as envoyés à la maison d’Arrêt de N’Djaména, à Amsinéné, le mercredi 26 avril 2017, le porte-parole du mouvement citoyen Iyina, Nadjo Kaïna Palmer, Bertrand Solo Ngandjéi,  ont comparu, le jeudi 27 avril 2017. Les deux jeunes activistes sont poursuivis, par le Ministère public, pour tentative de complot et provocation à l’attroupement faits prévus et punis par les articles 82, alinéa 1er, et 102, alinéa 1er, du code pénal.  Lors des  plaidoiries,  leurs avocats, ont demandé au juge de ne pas tenir compte de pièces transmises au tribunal, car ils  invoquent un vice de procédure. .

Les deux autres activistes, Nadjo Kaïna et Bertrand Solo Ngandjéi, n’ont reconnu pas les faits qui leur sont reprochés. Nadjo Kaïna Palmer justifie que, son mouvement Iyina est un cadre à caractère pacifique, de lutte contre le chômage des jeunes, qui n’a fait qu’appeler les gens à s’habiller, le 10 avril 2017, en rouge, tout en vaquant à leurs occupations quotidiennes. En dehors de telles expressions de mécontentement contre la mauvaise gestion du pays, la mauvaise gouvernance et la violation des droits humains, en aucun cas, selon lui, Iyina n’a appelé la population à s’attrouper ou à manifester, pour que cela puisse constituer un délit quelconque. Entourés de leurs avocats, les deux prévenus dénoncent des traitements inhumains et dégradants que leur aurait fait subir, lors de leur détention, des agents de l’Agence Nationale de la Sécurité (ANS). Nadjo Kaïna Palmer indique que, durant sa détention de 21 jours, il a été encagoulé, menacé et torturé, à l’aide de piment mis dans le sac. Bertrand Solo Ngandjéi, détenu pendant dix jours, se plaint de mêmes sévices corporels.

Dans ses réquisitions, le substitut du procureur de la République qualifie la plateforme Iyina d’un regroupement hybride, qui, au lieu de dénoncer les déviances et sensibiliser la population, l’appelle plutôt à manifester ou se soulever. Les comportements et actions de ses leaders sont, selon lui, constitutifs de provocation à l’attroupement. Le représentant de la société requiert que le tribunal déclare les deux activistes coupables des faits à eux reprochés et les condamne à 5 ans de prison ferme. Les avocats des deux prévenus, se disant outrés par les réquisitions du Ministère public, quittent le prétoire.