Si le bélier est plus acheté par les fidèles musulmans pendant la fête de la Tabaski, il n’y a aussi aucun inconvénient de sacrifier le jour de la fête un taureau. Comme les moutons, les prix des bœufs, à l’approche de la Tabaski, fête de sacrifice pour les musulmans ont connu une hausse. Les raisons sont multiples.

A moins d’une semaine de la Tabaski, les clients se font rares au marché à bétail du ‘’rond-point SNER’’. Moutons et bœufs attroupés dans des enclos. Leurs propriétaires assis sur un hangar de fortune. Le moindre arrêt d’un passant attire leur attention.

Lorsqu’on pose la question du prix à Habib Daoud, commerçant de bétail, il parle sans arrêt. « Nous n’avons jamais vu une hausse de prix comme cette année » lâche-t-il.   

Selon ses explications, la mauvaise qualité de la pluviométrie de l’année passée est la seule cause de l’envolée des prix des bétails mais surtout des bœufs.

Les prix sont fixés en fonction de l’âge, la taille et le poids. Il faut débourser entre 130 000f et 140 000f pour les bœufs ‘’âgés de deux ans’’ et tenez-vous bien, les plus charnus oscillent entre 300.000f et 400.000f.

La faible pluviométrie a engendré un mauvais pâturage accentué par la hausse des prix des tourteaux dont le sac de 50kg est monté à 22 000f au lieu de 12 000f comparativement à l’année passée. « La plupart des éleveurs ont dépensé pour nourrir eux-mêmes leur troupeau par manque de pâturage. Et ça coûte cher. Même ici au marché, je dépense 1250f par jour et par tête pour la nourriture », se lamente notre interlocuteur.

Autre difficulté qui influe sur les prix est le frais de transport. Pour les acheminer à N’Djamena, des bétails qui proviennent pour la plupart du Batha, de N’Djamena Bilala et de la province du Lac, les commerçants déboursent 35000f par tête de bœuf.

A cela s’ajoute, les commissions du chef de canton, les courtiers, les agents vétérinaires, la mairie…

Contrairement aux moutons, dans le contexte de la fête, les bœufs sont généralement achetés par les associations ou les bienfaiteurs dans l’optique de distribuer la viande aux nécessiteux.