OPINIONLa plateforme syndicale revendicative et le gouvernement devraient trouver un terrain d’entente afin de permettre la reprise des activités. La persistance de ce débrayage n’est dans l’intérêt de personne. C’est pourquoi, il faut renouer le fil du dialogue.

Le dialogue est l’arme la plus efficace dans le règlement de différend qui oppose deux protagonistes . En principe, cette approche devrait prévaloir entre la plateforme syndicale revendicative et le gouvernement.

Aujourd’hui, on a l’impression que le dialogue a été rompu et chacune des deux parties campe sur ses positions. Conséquence, les activités tournent au ralenti dans l’administration publique et le système éducatif a encore été plombé. Un système qui bat déjà de l’aile à cause des revendications maximalistes des syndicats  de tout acabit  qui se réclament du secteur de l’Education et qui ne ratent aucune occasionne de débrayer. Il faut rappeler que la grève est l’ultime recours pour les travailleurs lorsque ces derniers épuisent toutes les voies de recours. Cette alternative leur  permet de contraindre l’employeur à entendre raison.

Depuis le 11 janvier 2021, la plateforme syndicale revendicative bande les muscles et déclenche une grève illimitée avec un service minimum dans les hôpitaux et centres de santé sur l’ensemble du territoire national. Elle exige du gouvernement le paiement du  reliquat des frais de transport de 2016, 2018 et 2019 et le dégel des effets financiers des avancements et des reclassements. Des points contenus dans les clauses de l’accord signé le 09 janvier 2020 entre le gouvernement et ses partenaires sociaux.  Pour la plateforme, tant que ces réclamations ne sont pas prises en compte, les travailleurs du secteur public ne sont pas prêts à reprendre le chemin du travail.

Cette position rigide inquiète au plus haut  point certains acteurs du système éducatif du Tchad. Beaucoup de voix s’élèvent pour  déplorer et  interpeller les deux parties à mettre un peu d’eau dans leur vin. L’école est en panne dans tout le pays. Les établissements privés n’ont pas échappé à la furie des apprenants du public. Ils ont perturbé leurs camarades du privé en les empêchant de suivre les cours. Cette scène s’est déroulée dans plusieurs contrées du pays entraînant de facto la fermeture des écoles privées malgré l’intervention des forces de l’ordre  et la solidarité manifestée par les fondateurs des établissements privés en observant trois jours de grève en  soutien des agents de l’administration publique.

Le mois de janvier a été complément perdu et va impacter sur le programme scolaire. Si jamais les choses rentrent dans l’ordre, la kyrielle des syndicats du secteur de l’Education doit montrer patte blanche et rattraper ce retard puisqu’à chaque fois ce sont les apprenants qui en prennent un sacré coup. C’est eux qui paient le pot cassé. On ne rattrape pas ce temps perdu, le quantum  horaire n’est pas du tout respecté. Ceux qui se disent techniciens du ministère de l’Education Nationale mus  par des intérêts et autres profits qu’ils tirent en organisant à la sauvette les examens et concours, ne disent jamais la vérité. Sous prétexte que 60% des cours ont été dispensés, ils bluffent les plus hautes autorités qui débloquent les moyens financiers pour l’organisation du BEF (Brevet  de l’Enseignement Fondamental) qui a remplacé le Brevet d’Etude du Premier Cycle Tchadien (BEPC/T) et le baccalauréat de l’enseignement secondaire  selon la fameuse loi 0016 portant orientation du système éducatif Tchadien.

Cette loi devrait en principe faire l’objet d’une évaluation par les pédagogues du système mais il n’en est rien. Il est temps de renouer le fil du dialogue afin de décrisper ce climat délétère et surtout permettre aux milliers d’écoliers et d’étudiants de reprendre le chemin des différents établissements et facultés. Comme dirait quelqu’un, lorsque « deux éléphants se battent ce sont les herbes qui trinquent ». Vivement que les deux parties reviennent à des meilleurs sentiments pour permettre aux activités de redémarrer.