Au Soudan, les militaires qui codirigeaient la transition avec les civils ont dissout lundi l’organe de transition dirigé par ceux-ci. L’Union africaine et la Banque mondiale ont donc décidé de sévir.  

Si le FMI (Fonds monétaire international) juge prématuré de prendre des décisions et l’ONU (Organisation des Nations unies) a exprimé sa préoccupation mais n’a pas adopté de déclaration commune, l’Union africaine et la Banque mondiale ont franchi le pas en prenant des sanctions contre le Soudan à la suite du putsch des militaires.

Dans un communiqué, l’UA annonce ce mercredi la suspension du Soudan de toutes ses activités “jusqu’à la restauration effective de l’Autorité de transition dirigée par des civils”, dissoute lundi après un coup d’Etat mené par des militaires. Elle dit condamner fermement la prise du pouvoir par l’armée soudanaise et la dissolution du Gouvernement de Transition.

L’union africaine qui rejette totalement ce changement “anticonstitutionnel” de gouvernement se félicite toutefois de la libération du Premier ministre Abdallah Hamdock, arrêté lundi matin par des militaires et libéré mardi soir, et appelle à la libération « totale et inconditionnelle » de tous les détenus, y compris les ministres et autres responsables civils. Elle annonce également l’envoi d’une mission au Soudan pour dialoguer avec toutes les parties en vue de trouver une solution amiable à “l’impasse politique actuelle”.

En rappel, l’Union africaine avait suspendu le Soudan en juin 2019, après la chute d’Omar el-Béchir, avant de le réintégrer trois mois plus tard après la formation d’un nouveau gouvernement par Abdallah Hamdock.

La Banque mondiale suspend son aide, les Etats-Unis et l’Union européenne menacent

Une autre sanction contre le Soudan est la suspension par la Banque mondiale de son aide en faveur du Soudan.”Le groupe de la Banque mondiale a suspendu lundi les décaissements dans toutes ses opérations au Soudan et il a cessé de traiter toute nouvelle opération alors que nous surveillons et évaluons de près la situation”, a indiqué dans une déclaration écrite le président de l’institution, David Malpass.

“Je suis très préoccupé par les récents événements au Soudan, et je crains l’impact dramatique que cela peut avoir sur le redressement et le développement social et économique du pays”, a regretté David Malpass.

Avant le coup d’Etat, le Soudan s’était engagé dans un programme de réformes économiques, qui avait ouvert la voie à l’apurement des arriérés du pays alors qu’il devenait éligible à l’allègement de la dette, rappelle l’AFP.

De leur côté, les Etats-Unis avaient annoncé lundi la suspension de 700 millions de dollars d’aide à ce pays. Le mardi, c’est au tour de l’Union européenne de menacer de suspendre son aide si les militaires ne rendaient pas immédiatement le pouvoir.

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