Une rencontre a eu lieu le 19 juillet 2014 à l’ambassade de France au Tchad par le conseiller Afrique de l’Élysée au nom du président français hollande. C’est pour partager leurs préoccupations et inquiétudes.

C’est sont au total huit associations de droits de l’homme qui ont été reçues. La société civile tchadienne encourage et soutien les efforts déployés par la France et les autres partenaires pour assurer la sécurité. Les organisations de la défense de droit de l’homme et de jeunesse se félicitent du fort engagement de la France a lutter contre le terrorisme, cependant elles se préoccupent et s’inquiètent que cet ordre du jour n’occulte les vrais problèmes lies aux questions de droits de l’homme et libertés fondamentales, de la gouvernance interne, de la justice sociale, du processus électoral en cours, les problèmes de jeune et des discriminations a l’endroit des femmes.

Selon les ADH, le processus démocratique enclenché depuis 1990 lors de la prise du pouvoir d’Idriss Deby, n’a pas connu d’avancée notable à cause d’une armée clanique non véritablement nationale qui empêche toute liberté d’expression pacifique. Les manifestations publiques sont systématiquement interdites et toutes tentatives de revendications des droits civils et politiques se traduisent par des arrestations et toute tentative de revendication des droits civils et politiques est considérée comme une rébellion entraînant une restriction des libertés publique qui se traduit par arrestation arbitraire des députés et des journalistes.

Au niveau de la gouvernance

Les ADH dénoncent le bradage systématique des entreprises public sous le couvert du désengagement de l’Etat, l’inefficacité du système de contrôle de prix sur les marchés par le gouvernement et la gestion des grandes entreprises est la chasse gardée du clan, les ADH donnent l’exemple de la cimenterie de Baoré, les douanes, les entreprises pétrolières, etc. Les ADH constatent que la justice comme pilier de la démocratie n’est pas indépendante et est sous les ordres de l’exécutif. La distribution des ressources n’est pas équitable même si beaucoup d’infrastructure non-durable ont été réalisées. Un retard est accusé dans l’organisation des élections prévues vers la fin de l’année 2014, selon les ADH la biométrie tarde à se mettre en place. La jeunesse est confrontée à des difficultés d’accès à l’emploi, le système éducatif sensé apporter une formation de qualité est confronte à des difficultés de tout ordre (baisse de niveau, absence des enseignants qualifiés, etc.)

Au regard de la situation qui prévaut les associations de défense de droits de l’homme et du collectif des associations et mouvement des jeunes du Tchad, s’inquiètent des garanties qu’offrent la mise en place de la force de BARKHANE et les conséquences qu’elles risquent d’engendrer pour les populations tchadiennes déjà très éprouvées par la pauvreté et les agissements du gouvernement, la focalisation des djihadistes au Tchad. Elles expriment enfin leurs inquiétudes sur l’évolution du processus électoral qui tarde à se mettre en place et qui risque de ne pas requérir toutes les conditions de transparence.