SOCIÉTÉ – A N’Djamena, après 9 mois de cours, l’heure est à la relaxation. Les jeunes branchés de la capitale reprennent avec leur culture favorite : les bals de fête.

Cet après-midi-là, un vent violent enveloppe la capitale politique tchadienne assombrissant le ciel et plombant l’air. A première vue, une grande pluie s’annonce. C’est certain. Comme nous, les gens se précipitent avant que l’évident ne se produise. L’on peut entendre les klaxons de tout bord dans les grandes artères de cette ville de 2 000 000 d’habitants. Il commence à pleuvoir. Sous cette véranda, à côté d’un restaurant, les passants se réfugient pour éviter d’être mouillés. 

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Mais une heure après, la pluie s’arrête. Les activités reprennent leur cours normal. A N’Djamena, après la pluie, le beau temps s’impose. C’est ce qui s’observe dans les rues des quartiers populaires et mouvementés. Dans un complexe culturel, à Moursal, dans le 6e arrondissement de N’Djamena, une longue file de jeunes à majorité adolescente se dessine. A l’entrée du complexe : des vigiles qui font la fouille. Une question vient à la tête en voyant cette foule : que se passe-t-il ? Réponse : il y a un bal des jeunes.

Les bals des vacances : le rendez-vous de tous

« Finis les cours », dit-on dans les rues de la métropole tchadienne. L’heure est aux loisirs. Les jeunes branchés de N’Djamena font du divertissement leur passe-temps favori. Des spectacles de musique aux compétitions de danse, en tout cas, « le mouvement » illumine le paysage de la culture tchadienne. Et « bonjour » les bals.

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 Pendant les vacances, je vis ma passion : la danse. Les bals me permettent de me faire un nom mais aussi de me faire remarquer. Mon objectif est d’aller à une école de danse en Europe.

Allafi Jule alias Julus, élève et danseur

C’est ce qu’on peut entendre de celui qu’on surnomme le Julus. Le jeune Allafi Jule, 17 ans, est un habitué des bals de fin d’année. « C’est depuis quand j’étais qu’on vient avec mes grandes sœurs. Depuis lors, je ne rate pas les bals », explique le Free­-boy. L’élève en classe rêve de devenir un grand danseur. C’est ce qui justifie son omniprésence dans les bals. « Pendant les vacances, je vis ma passion : la danse. Les bals me permettent de me faire un nom mais aussi de me faire remarquer. Mon objectif est d’aller à une école de danse en Europe. »  Un rêve possible vu son talent.

Les bals, un loisir pour les jeunes

Comme lui, beaucoup d’autres jeunes N’Djamenois loisirent pendant les vacances. Ne dit-on pas qu’il y a un temps pour tout. Bien alors, il y a un temps pour se divertir. « Notre groupe joue pendant les vacances depuis trois ans. Je peux dire que nous sommes les boss du coin », ajoute en rigolant, Mbairanodji Robin, leader du groupe de danse « le gang-boss ».


Les vacances sont très utiles pour nous les élèves. Elles nous permettent de changer d’air mais aussi de nous déstresser.

Marlise Djenom, élève au lycée Félix Eboué

« Les vacances sont très utiles pour son les élèves. Elles nous permettent de changer d’air mais aussi de nous déstresser », selon Marlise Djenom, une élève du lycée Félix Eboué. Changer d’air, se déstresser, apprendre aussi à danser : tels sont les maîtres mots qui marquent ces évènements.

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En attendant un avenir prometteur, le jeune Julus met du show sur la scène. Comme on peut entendre de ses « fans » : « c’est toujours un régal de le voir sur scène danser ».