La Voix des jeunes du G5 Sahel a lancé la deuxième phase de son projet de dialogue entre jeunes et institutions. La cérémonie de lancement a eu lieu jeudi 6 décembre 2018 à N’Djamena en présence du ministre de la Promotion de la  jeunesse, du Sport et de l’Emploi,  Mahamat Nassour Abdoulaye.

Le projet La Voix des Jeunes du Sahel – Dialogue entre les jeunes et les institutions est un projet cofinancé par l’Union européenne et le Royaume du Danemark. Il a été lancé et piloté par le Centre pour le dialogue humanitaire (CDH) en mai 2017.

Les objectifs et les défis du projet  la Voix des jeunes

L’objectif  du projet est d’encourager l’intégration socio-économique et politique des jeunes dans la société. En plus, il permettra de contribuer au dialogue de la jeunesse du Sahel.  Contribuer à structurer et à  soutenir des mécanismes nationaux et régionaux de dialogue entre les jeunes eux-mêmes mais aussi entre les jeunes et les autorités nationales et régionales afin de favoriser l’implication effective de la jeunesse dans les processus de décision politique, économique et social et contribuant à enrichir la préparation des stratégies de promotion de la jeunesse dans la région.

Le projet  la Voix des jeunes du Sahel  aborde d’une manière ou d’une autre les défis liés à la vulnérabilité généralisée de la jeunesse.  Laquelle de vulnérabilité est due à un système de facteurs négatifs comme le système de santé défaillante. C’est ce qui explique le taux de mortalité infantile élevé et un taux de vaccination faible. L’on note aussi le ralentissement du système éducatif, le marché de l’emploi en crise.

Plus loin, le défi lié au positionnement des femmes dans la société. Nul n’est sans ignorer que les femmes subissent des inégalités liées au genre. En effet, ces inégalités touchent à la fois la sphère privée où les femmes sont quelquefois soumises aux violences psychologiques ou physiques, voire les mutilations. L’un des défis majeurs qu’il ne faut pas passer sous silence est le manque de perspectives pour les jeunes tchadiens. Ajouter à celui-ci le sentiment de défiance des jeunes envers leurs ainés dans la capacité de ces derniers à agir comme citoyens et comme acteurs de changement. Ce phénomène occasionne un déficit de dialogue entre ces derniers.

 

Le bilan de la première phase du Projet

La première phase du projet la Voix des jeunes du sahel  a mis en dialogue 250 jeunes leaders juvéniles, hommes et femmes dans six régions du Tchad. Le Borkou, le lac, le Kanem, le Moyen Chari et le Chari Baguirmi ont pris part au dialogue. Les jeunes de ces régions ont été formés pendant deux ans à la négociation et la gestion des conflits.

Pour le chargé de mission adjoint du centre pour le dialogue humanitaire Almoustapha Amadou, le début de ce projet était brusque. Mais cela n’a pas empêché de faire des résultats. C’est ce qui justifie selon lui, l’accompagnement de l’UE et le gouvernement allemand. Il se félicite du résultat. L’inclusion était au centre de la première phase. Il faut rappeler que le Centre pour le dialogue Humanitaire fait de la médiation dans plusieurs pays du monde. Au Sahel, il intervient dans cinq pays dont le Tchad. Ces médiations portent sur l’accès à la santé, la gestion des conflits et l’environnement.

La deuxième phase du projet la Voix des jeunes du Sahel

L’objectif de la deuxième phase est de renforcer le cadre intergénérationnel national. Celui-ci conduira à l’adéquation entre l’offre éducative et le besoin du marché travail mais aussi faire la mise en place d’opportunités économiques pour les jeunes. La lutte contre la radicalisation et la participation citoyenne ne sont pas jeter aux oubliettes.

Les thématiques de la deuxième phase ont été validées par les jeunes et les 12 ministères sectoriels qui sont impliqués dans le projet. Pour le représentant de l’Union européenne au Tchad, Bertrand Soret, l’engagement des structures étatiques souligne l’importance que l’Etat Tchadien à travailler avec les jeunes et à les responsabiliser comme acteurs dans le développement de leur pays.

La deuxième phase du projet La Voix des jeunes du Sahel  programmé pour une période de deux ans assurera la pérennité des résultats déjà obtenus dans la première phase. En effet, il bénéficie d’un financement de 5 000 000 euros de l’Union européenne et de 650 000 euros du Royaume du Danemark.

La spécificité de la deuxième phase du projet

Le projet dans sa seconde phase comprendra des recherches qui permettront de garantir l’intégration de stratégies jeunesse dans les politiques des Etats  du G5 Sahel. Ces recherches prendront en compte les actions de renforcement de capacité des organisations de jeunes participant au projet. Ce qui explique l’accompagnement de l’Union européenne, explique son représentant au Tchad. « La seconde phase du projet est ambitieuse mais tellement indispensable parce que le Tchad d’aujourd’hui est construit aujourd’hui », ajoute ce dernier.

Pour le ministre de la Promotion de la jeunesse, du Sport et de l’Emploi, Mahamat Nassour Abdoulaye, la culture du dialogue passe par la jeunesse.   Il est pour lui d’ajouter que la garantie de la paix tant voulu par les partenaires du projet ne sera faite sans que les fils et filles du pays n’apportent leur pierre de contribution à l’édifice.  Plus loin, il souligne qu’avec le projet la Voix des jeunes, « c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour notre pays le Tchad. Une nouvelle ère de paix, de quiétude,  des perspectives prometteuses qui mettra en orbite le Tchad sur le rang des pays émergents » ajoute-t-il.

Le projet la Voix des jeunes du Sahel, selon le Ministre est un exercice pour les fils du Tchad à la culture du dialogue et de la paix au Tchad avant d’ajouter que la question de l’insertion sociale des jeunes est cruciale et a sa raison d’être. Les discussions ont été orientées sur les enjeux et les contraintes du projet.