Dans le cadre de la Senafet édition 2020, les femmes de la CNPS a organisé ce jeudi à la Maison de la femme une conférence-débat autour du thème : problématique d’accès aux droits à la CNPS, cas de la femme tchadienne.

La Semaine nationale de la femme tchadienne (Senafet) est instituée depuis 1987 par le gouvernement. Elle permet aux femmes de pousser leur réflexion sur la question de la condition de la femme dans la société et également un moment d’échange des expériences entre elles. Les femmes de la caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) ont profité de ce cadre pour soulever la question  d’accès aux droits à la CNPS que les femmes tchadiennes font face au quotidien.  

« Le problème de l’accès au droit à la CNPS, cas de la femme tchadienne » est le thème autour du débat entre les femmes fonctionnaires à la CNPS et d’autres intervenants. Selon les statistiques,  parmi l’effectif des travailleurs déclarés à la CNPS, sur les 171 015, il n’y a que 1 652 femmes, 2 304 des femmes allocataires et 3 297 des veuves bénéficiaires des pensions de survivant.

D’après le panel, le nombre des femmes bénéficiaires cause problème. En cause, la discrimination, le complexe de supériorité de l’homme face à la femme, l’obstacle que constitue la famille de l’époux pour la veuve qui suit les papiers de son conjoint décédé pour pouvoir prendre la pension qui lui revient à elle et les enfants. L’exigence à fournir plusieurs documents pour la CNPS est aussi une limite pour les femmes par manque de moyens financiers. La culture tchadienne qui priorise les mariages traditionnels et religieuses n’est pas en faveurs des femmes pour l’accomplissement de la loi.

Dans son intervention, Dr Marguerite Deromnin  enseignante-chercheuse à l’université de N’Djamena met l’accent sur les conditions dans lesquelles une veuve est d’office bénéficiaire de la pension. Selon elle, les dispositions de la loi 7 du 4 mars 1966 régissant la prestation de la CNPS sont bien claires. L’article 13 stipule : « (…) sont considérés comme survivants la veuve d’au moins 40 ans ou atteinte d’une invalidité dignement confirmée par un médecin désigné ou agréé par la CNPS à condition que le mariage ait été contracté un an avant le décès du conjoint ou à moins qu’un enfant ne soit né de l’union conjugale ou que la veuve se trouve en état de grossesse à la date du décès. »

Le panel a  conclu  que l’attente des femmes tchadiennes est d’accélérer  le processus de mise en place de la stratégie nationale de securité sociale et la révision des textes législative et réglementaire en matière de sécurité sociale dans le sens de la prise en compte des femmes au regard  de  l’accès à leurs droits à la CNPS.

Mouni Nguemadji Lauréa