La fièvre typhoïde et celles paratyphoïdes sont des infections bactériennes. La maladie s’observe dans les pays où les conditions d’hygiène sont défectueuses (zone tropicale). Le traitement diminue la fréquence des complications et doit être entrepris en milieu hospitalier. Certaines mesures d’hygiène sont indispensables. Différents antibiotiques peuvent être utilisés.

Qu’est-ce que c’est ?

La fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes sont des infections bactériennes. Les sujets malades et les sujets porteurs sains (qui hébergent la bactérie mais ne présentent pas de signes cliniques) représentent la principale source de contamination. La transmission est oro-fécale par ingestion d’eau ou d’aliments souillés. La bactérie colonise d’abord les ganglions lymphatiques intestinaux avant de se retrouver dans le sang. Les symptômes de la maladie sont liés à la libération d’une toxine par la bactérie.

D’après l’Organisation mondiale de la santé, entre 11 et 21 millions de personnes en seraient atteintes chaque année dans le monde, et 128 000 à 161 000 en mourraient.

Causes et facteurs de risque de la fièvre typhoïde

La maladie s’observe dans les pays où les conditions d’hygiène sont défectueuses (zone tropicale). La maladie est rare en France (correspondant à des cas d’importation des pays chauds). La bactérie responsable de la maladie est Salmonella typhi (pour la fièvre typhoïde) et Salmonella paratyphi A, B, C (pour les fièvres paratyphoïdes).

Globalement, la fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes sont très similaires cliniquement, la différence principale étant le fait que la fièvre typhoïde est plus grave et parfois mortelle.

Symptômes de la fièvre typhoïde

Il est habituel de distinguer 3 phases :

• La phase d’incubation (entre la contamination et les premiers symptômes) dure 2 semaines ;

•  La phase d’invasion (1er septennaire) associe une fièvre élevée (40°), des maux de tête, des insomnies, des vertiges, des épistaxis ( saignement de nez), une anorexie (perte d’appétit), des nausées, diarrhée ou constipation. Le diagnostic repose sur l’absence de vaccination, la notion d’un séjour récent en zone tropicale ;

• La phase d’état (2ème septennaire) associe une fièvre élevée (40°), une diarrhée, des troubles de la conscience.

Examens et analyses complémentaires

À la phase d’invasion (1er septennaire), on note l’absence d’hyperleucocytose (le nombre de globules blancs dans le sang n’augmente pas à l’inverse de la plupart des autres infections bactériennes) et les hémocultures mettent en évidence la bactérie.

À la phase d’état (2ème septennaire), on note une leucopénie (diminution du nombre de globules blancs dans le sang). Le diagnostic repose sur l’isolement de la bactérie à partir des hémocultures et/ou des coprocultures (les selles du patient sont mises en culture dans des conditions particulières permettant la mise en évidence de la bactérie). À ce stade de la maladie, la mise en évidence d’anticorps dans le sang spécifiques de la bactérie conforte également le diagnostic.

Évolution de la fièvre typhoïde

Certaines complications peuvent émailler l’évolution de la maladie :

• Hémorragies digestives et perforations intestinales (moins de 1 cas sur 10) ;

• Cholécystite (infection de la vésicule biliaire, 1 cas sur 100), pouvant être à l’origine de rechutes de la maladie ;

• Atteinte cardiaque ou ostéo-articulaire.

Les rechutes sont fréquentes (7 % environ) et se manifestent dans le mois suivant l’arrêt du traitement.

Traitement et Prévention

Le principal traitement pour la typhoïde, comme pour la plupart des autres maladies diarrhéiques, est l’utilisation d’une solution orale de réhydratation. La typhoïde est également traitée avec des antibiotiques (par ex. la ceftriaxone, la lévofloxacine, la ciprofloxacine) qui éliminent habituellement les symptômes en moins d’une semaine. Les personnes dont l’infection est grave peuvent également être traitées avec des glucocorticoïdes comme de la dexaméthasone.

Très peu de personnes meurent de la typhoïde si elles sont traitées adéquatement. Elles sont toutefois susceptibles d’être contagieuses pendant au moins une semaine après la disparition des symptômes. Certaines personnes demeurent contagieuses pendant trois mois ou plus et continuent à excréter l’organisme infectieux dans leurs selles. Les chances de devenir un porteur chronique sont faibles, sauf chez les personnes souffrant d’une maladie de la vésicule biliaire.

En se lavant soigneusement les mains après chaque passage aux toilettes et avant de préparer les aliments, on évitera la transmission de la bactérie. Les porteurs peuvent être traités avec des antibiotiques pendant 4 à 6 semaines.

Vous pouvez contracter la fièvre typhoïde presque partout dans le monde, mais cela reste très rare dans les pays développés. Votre risque de contracter la fièvre typhoïde est accru si vous voyagez dans les zones en développement de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine.

La prévention de la typhoïde consiste essentiellement à éviter les aliments et l’eau contaminés. Ces mêmes règles d’hygiène vous aideront également à vous protéger contre des maladies telles que le choléra et l’hépatite A, qui sont transmises de la même façon. Suivez ces conseils afin de minimiser vos risques :

•   faites bouillir ou désinfectez toute eau avant de la boire – des comprimés et du liquide désinfectants sont disponibles dans les pharmacies – ou buvez des breuvages embouteillés commercialement (des boissons gazeuses de préférence);

•  pelez tous les fruits et légumes avant de les manger;

•  éloignez les mouches de la nourriture;

•  méfiez-vous des glaçons, des crèmes glacées et du lait non pasteurisé, qui peuvent facilement être contaminés;

•  cuisez bien tous les aliments et mangez-les pendant qu’ils sont chauds;

•  méfiez-vous des aliments « dangereux » – crustacés, salades, fruits et légumes crus;

• ne mangez pas les aliments ou les boissons offertes par les vendeurs ambulants.

Il existe des vaccins contre la typhoïde qui offrent une protection d’environ 50 % pendant 3 à 7 ans. La durée de la protection dépend du vaccin utilisé. Le vaccin est disponible en gélule ou en poudre à prendre par voie orale, et aussi sous forme d’injection. Votre médecin déterminera la forme la plus indiquée pour vous ou pour vos enfants. Même les personnes vaccinées doivent suivre les consignes d’hygiène alimentaire énumérées ci-dessus. Il est préférable de se faire immuniser au moins 7 à 14 jours avant une exposition éventuelle (selon le vaccin employé).