L’Organisation de défense des droits humains, Amnesty International, interpelle le gouvernement, à concrétiser ses annonces d’enquêtes, sur la répression sanglante par les forces de l’ordre, des marches d’avril et mai derniers.

Juste après le décès de l’ex-président Idriss Deby Itno qui a conduit à la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition, des organisations de la société civile et partis politiques avaient organisé des marches de contestation, pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel. Plusieurs morts et arrestations ont été signalés.

Interdites, ces manifestations ont été durement réprimées par les forces de défense et de sécurité. La manifestation la plus sanglante est celle du 27 avril, qui s’est soldée par plus de 600 arrestations et une dizaine de morts (A N’Djamena et quelques provinces du pays).« Il y avait un groupe de manifestants qui s’étaient donnés rendez-vous au 6ième Arrondissement (Unité administrative). Mais la police avait déjà occupé les lieux. Les policiers ont commencé à lancer des grenades lacrymogènes et la scène a duré plusieurs minutes. C’est alors qu’un jeune sur sa moto a été touché par une balle », confie un témoin à Amnesty International.

Au regard de cette situation et à la lumière de plusieurs témoignages des victimes,  l’ONG Amnesty International et bien d’autres organisations de la société civile, avaient demandé l’ouverture d’une enquête sur les personnes mortes pendant cette manifestation.

“Les annonces d’enquêtes par les autorités sur l’usage d’armes à feu par les forces de sécurité lors des manifestations organisées entre avril et mai derniers au Tchad, doivent se concrétiser par la poursuite des personnes suspectées d’homicides illégaux, au travers de procès équitables”, a déclaré Amnesty International.