Inauguré le 7 décembre 2011 par le président Déby, le campus de Toukra, notamment les deux blocs de logement des étudiants demeurent inopérationnels. Ils sont délaissés à la merci de tout.

Situé à la sortie sud de la capitale tchadienne, le campus universitaire de Toukra est, selon les autorités, un campus ultramoderne.  Mais depuis l’inauguration, seuls les bureaux des enseignants et les amphithéâtres sont opérationnels. Les blocs de logement, équipés, dépérissent au fil du temps. Pire, les équipements et matériels (lits, tables, etc.) se retrouvent, de fois, dans les quartiers ou sur les marchés. Responsabilité imputée au Centre des œuvres universitaires (CNOU), gestionnaire de ces biens. C’est après le départ de l’entreprise italienne, gestionnaire initiale, que la situation se dégrade. Les dortoirs sont ouverts. Une gestion calamiteuse due aux comportements des étudiants. Des étudiants viennent se pavaner, batifoler au lieu de lire. D’aucuns, rentrent même avec les clés pour revenir plus tard pour leurs escapades sexuelles. “C’est un espace de drague’’, confie un vigile, impuissant face à la vague des étudiants qui déferlent là.

Insalubrité  

Les chambres, les bureaux et la bibliothèque remplis de la poussière et des toiles d’araignée rendent l’air irrespirable. Le plancher carrelé laisse des stigmates de crasse et d’eaux usées. La cour de l’enceinte est jonchée de plastiques, de papiers. On y trouve également les préservatifs utilisés. Les vendeuses de nourriture sur le site contribuent à rendre davantage le campus sale. Des immondices sont visibles en tas çà et là, et laissent empester une odeur nauséabonde.

Couloir du logement universitaire de Toukra

Pillage des équipements

Des matelas dans les chambres de logement, les chaises, les tables disparaissent quotidiennement au vu et su de tous. Nombre de dortoirs sont sans couchage. La surveillance est défaillante. Les étudiants riverains du campus sont souvent profiteurs de ce désordre et pillent allègrement selon des sources sures. Et même, les agents de sécurité seraient responsables. Ainsi, un financement à coût de milliard du gouvernement est dilapidé. Une responsabilité partagée entre les étudiants et les décideurs, pour le peu laxistes.

Vue des matériels dans une chambre du campus de Toukra