Le report du pré-dialogue des politico-militaires aura des incidences sur le dialogue prévu le 10 mai, pense le politologue Ahmat Mahamat Hassan.

Alors que devrait commencer le dimanche 27 février pré-dialogue des politico-militaires devant aboutir à un consensus pour le grand dialogue prévu le 10 mai, les assises de Doha au Qatar ont été repoussées pour des questions d’ordre organisationnel. L’annonce a été faite dans une déclaration du 27 février, la date butoir initialement fixée pour le pré-dialogue des politico militaires. “C’est une communication relative au pré-dialogue qui devrait commencer à Doha et qui devrait débuter aujourd’hui. Ce pré-dialogue va connaître un léger glissement“, a déclaré le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernment, Abderaman Koullamalah.

La raison? “Ce léger glissement est dû principalement à des contraintes organisationnelles liées à des difficultés du pays hôte. Le Tchad pour sa part était prêt pour faire le dialogue aujourd’hui“, a ajouté le porte-parole du gouvernement. Ce mobile ne convainc pas le politologue, Ahmat Mahamat Hassan. “Ce sont les mêmes argumentaires avancés par le Premier ministre la dernière fois, et la même chose qu’a dit le porte-parole du gouvernement“.

Pour cet analyste politique, il y a “un tâtonnement qui annonce une sorte d’incertitude jusqu’à la tenue même du dialogue en terme d’effectivité”.

Ce report aura-t-il d’effet sur la tenue du dialogue national?

La réponse ne se fait pas attendre. “C’est une logique. Puisque le Premier ministre disait que le pré-dialogue des politico-militaires à Doha aura une incidence certaine sur le dialogue. C’est comme s’il priorisait les gens qui ont des armes plutôt que l’aspect civil ou la société civile en général et les partis politiques, les religieux et chefferies traditionnelles. Tout ça va causer un problème très sérieux“.

Pour rappel, ce pré-dialogue des politico-militaires est repoussé pour la deuxième fois. Il était fixé préalablement à la fin du mois de janvier 2022, mais a été reporté au 27 février par les autorités en charge de la transition pour des raisons des déplacements de groupes rebelles répartis dans différents pays.