Le report du dialogue national annoncé par les autorités de transition n’émeut pas la société civile.

Cette annonce, la présidence de la République du Tchad l’a faite sur les réseaux sociaux le 27 janvier. Elle a été suivie d’un discours prononcé par le premier ministre de transition, Pahimi Padacke Albert.  Le dialogue national inclusif est reporté. ’’Il se trouve que dans les préparatifs, le pays hôte constatant la dispersion des politico-militaires dans le monde (…) Le Tchad devrait se mettre en ordre de bataille pour trouver des documents de voyage aux politico-militaires…Toutes ces questions logistiques ont fait que le pays hôte a proposé  de réunir les politico-militaires à Doha à partir du 27 février’’. 

Pour des raisons de pré-dialogue des politico militaires, la rencontre des tchadiens prévue le 15 février, a été repoussée. ’’La tenue du pré-dialogue des militaires devient comme un préalable pour la tenue du dialogue national. Puisqu’il ne commencera que le 27 février, cela induit naturellement un glissement de notre agenda », a détaillé le chef du gouvernement de transition.
Ce glissement d’agenda n’a pas surpris le mouvement Wakit Tama. Pour, lui, il est sans effet. ’’ Parce que nous étions parmi ceux qui, dès l’annonce de la date du 15 février, a fait remarquer que c’était irréaliste. Irréaliste à deux titres : d’abord le CODNI n’a pas déposé ses conclusions finales, en plus parce que dans le processus de l’organisation du dialogue il fallait aussi qu’il y ait un consensus autour de l’agenda ou les thématiques et sur les conditions de participation avec les sociétés civiles et les partis politique’’ indique le porte-parole Max Loalngar.

Au sein de Wakit tama, ce report démontre une fois de plus la ’’vitesse du CMT, soit ils sont manqué de perspicacité pour préciser une date’’. Ce regroupement des organisations de la société civile et partis politiques reste mordicus sur la révision de la charte de transition qui ’’est une condition sine qua non pour  atteindre un dialogue qui sauve le Tchad’’.

Le politologue, Evariste Ngarlem Toldé lui voit autrement ce report. Selon son entendement, ce glissement de date résulte de la mise en place des deux structures pour un seul évènement. Il cite notamment le Comité technique spécial (CTS) et le Comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI). ’’Elles évoluent avec des calendriers et agenda différents. C’est difficile d’établir une passerelle, et que ces deux arrivent au même moment d’un point de chute pour que le dialogue soit une réussite. Et voilà ce qui s’est passé.  Le CODNI est en avance, le CTS est en retard. Vous ne pourriez pas pour un même évènement mettre deux structures sur place’’.

A présent, les autorités de la transition ont choisi la date du 10 mai. Evariste Ngarlem Toldé propose de revoir le comité d’organisation.  ’’Si c’est un dialogue national inclusif c’est une chose, si c’est un dialogue politique c’est tout autre chose. L’impression qu’on a, c’est un dialogue politique’’.

Pour rappel, ce report du dialogue national marque la 3e fois. En juillet 2021, le gouvernement a publié sa feuille de route. Il a indiqué que le dialogue se tiendra en novembre-décembre. Le 31 décembre, le président de la junte militaire, Mahamat Idriss Déby a annoncé que le dialgue se aura lieu le lieu 15 février.