Mardi, 14 juillet, au terme d’un décret lu à la télévision nationale, le Maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno, a décidé de remanier son gouvernement mis en place depuis bientôt un an. Dans cette nouvelle équipe, la gente féminine n’a pas eu les 30% que lui accordent les textes adoptés.

35 postes contre 31 au précédent gouvernement, le Chef de l’Etat Idriss a remanié son équipe. Un nouveau contingent pour aller chercher un nouveau mandant au terme des présidentielles d’avril 2021 ? Là, n’est pas la question. Dans ce nouveau gouvernement de 35 membres, seuls 9 postes sont attribués aux femmes. En détails, 6 ministères et 3 secrétariats d’Etat reviennent aux femmes. En pourcentage, les femmes représentent 25,7% dans ce gouvernement.

Si les femmes sont passées de  8 dans le précédent gouvernement à 9 cette fois-ci, en pourcentage, il n’y a pas de changement majeur (25% contre 25,7% dans le nouveau gouvernement).

Les textes sont encore foulés au pied

Par un point de presse le 4 juillet, Ndjélar Koumadji Mariam, présidente de l’Union nationale pour l’alternance au Tchad (UNAT), a dénoncé la violation de l’Ordonnance N°012/PR/2018, instituant la parité dans les fonctions nominatives et électives en République du Tchad et de la politique nationale genre adoptée en 2017 à travers le Décret N°2035/PR/PM/MFPPESN/2017 du 20 novembre 2017. En référence à la nomination des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui ne comporte aucune femme. Evoquant une injustice à l’égard des femmes, elle a appelé le chef de l’Etat à revenir sur ce décret de nomination des membres de la Céni afin d’y inclure des femmes.

 10 jours plus tard, ce remaniement était l’occasion pour garantir la parité homme-femme  et la politique genre dans les fonctions nominatives et électives tant désirées par les femmes mais aussi par la société toute entière. Le chef de l’Etat lui, a décidé autrement. Bien que cette nouvelle équipe gouvernementale fasse mieux en confiant 9 postes aux femmes, ni la parité, encore moins le quota de 30% ne respectés. Pour les femmes, le combat reste encore long.