Le saviez-vous déjà? Si non sachez que lors du référendum de septembre 1958 où les Africains devraient se prononcer s’ils veulent ou pas être membres de la Communauté française instaurant la Vè République en France, le Tchad a majoritairement voté « Oui ». Toutefois, un noyau d’électeurs avait voté « Non » voulant l’indépendance immédiate. Qui sont ces votants? Retour sur les faits.

Selon des auteurs comme Bernard Lanne, le vote « Non » des Tchadiens de l’époque proviendrait du milieu islamique autour du parti UNT (Union nationale tchadienne). Les fondateurs seront parmi ceux qui seront, plus tard, à l’origine du Front de libération nationale du Tchad (Frolinat).

« Des jeunes, issus des mouvements PPT et MSA, aux idées avancées, qui prônaient l’indépendance immédiate. Ce petit clan laïc et morderniste avait pour modèles Nkrumah et, depuis peu, Sékou Touré. Dans un pays scolarisé à 13%, son audience était très limitée », écrivait un auteur au sujet des partisans du « Non ».

Même si sur le plan national, le « Oui » l’a emporté avec un fort taux, dans certaines localités du territoire du Tchad, beaucoup ont voulu l’indépendance immédiate à l’exemple de la Guinée de Sékou Touré. Selon certains analystes de l’époque, le vote « Non » était sous l’impulsion des musulmans influencés par le monde Arabe. D’aucuns parlent même des imams et marabouts qui ont fait campagne pour se débarrasser de la France. Ainsi, dans certains bureaux de vote, le « Non » a été très élevé en terme de pourcentage sans être majoritaire sur le plan national.

Les districts marqués par le vote négatif sont, entre autres, Haraz-Mangueigne, Kouga, Am Dam, Bokoro, Fort Lamy rural, Massénya. Autre explication du « Non », certaines populations ont subi, pendant la période coloniale, des exactions de la part des colons. A l’exemple de certaines localités du sud du pays qui voulaient sanctionner par ce vote. Mais, leur « Non » bien qu’important n’a pas été aussi massif pour contrecarrer le « Oui ». Finalement, le territoire du Tchad, reste dans la communauté tout en devenant République. C’est la première réelle autonomie interne.