D’emblée, c’est le degré de liberté dans un pays qui détermine un régime politique, a-t-on coutume de dire. Par définition, le régime politique est l’ensemble des règles qui gouvernent la dévolution du pouvoir politique. Le système politique étant l’exercice de ce pouvoir.

Qu’il se réclame démocratique ou totalitaire, le souci de respecter la volonté du peuple, de protéger les libertés individuelles et collectives ainsi que la satisfaction des besoins liés au bien être matériel, caractérisent en général un Etat.

Cependant, les régimes constitutionnels se présentent comme des références par rapport aux régimes existants dans le monde. Aussi, sont-ils poreux aux souffles démocratiques, à leur effort pour l’application de la bonne gouvernance.

Au demeurant, la forme idéale est le gouvernement constitutionnel. Les USA dont le modèle est le mieux apprécié, disposent dans leur sacrée constitution : qu’« un Etat dans lequel la garantie des pouvoirs n’est pas assurée, ni la séparation des fonctions déterminées, n’a point de constitution. »

L’histoire est très importante à qui veut comprendre le présent. En 1960, les pays africains avaient le choix à opérer entre un système référentiel fondé sur le libéralisme économique et un système marxiste totalitaire. Cependant, compte tenu du fait que les pays africains avaient des exigences telles que lutter contre la pauvreté, atteindre le développement, il leur fallait un Etat fort. Donc, l’idée qui sous-tendait les pays africains dans les années d’indépendance, était l’idéologie de la construction nationale, fondement théorique des droits africains. On a consacré des systèmes politiques totalitaires. Le Tchad n’avait pas échappé à cette logique.

Suffit-il aujourd’hui d’avoir une constitution et de crier urbi et orbi le slogan de la démocratie pour être ipso facto un régime démocratique ?

Un certain nombre de baromètres permet de jauger un régime et de pouvoir le déterminer. Le premier étant la bonne gouvernance (système managériale qui prône une gestion saine des finances de l’Etat) qui, bien que récent est un indicateur important.

Le deuxième, le degré de liberté dans un pays est également un fondement incontestable de la démocratie.

Le troisième est la séparation effective et réelle des trois pouvoirs et l’existence d’un Etat de droit dans lequel la loi est respectée par les gouvernants.

C’est seulement à ce prix qu’un Etat peut se targuer d’être un régime démocratique.