Le président révolutionnaire burkinabè Thomas Sankara, tué lors d’un coup d’Etat le 15 octobre 1987 avec 12 de ses compagnons, a reçu au moins sept balles dans le thorax. C’est ce qu’a indiqué mercredi un expert devant le tribunal militaire qui juge à Ouagadougou ses assassins présumés, rapporte l’AFP.

“Les impacts de balles (sur le corps de Sankara) sont au niveau du thorax”, a déclaré Robert Soudré, expert en anatomie. Il y avait “au moins sept impacts de balles” dont une “tirée dans le dos”, a-t-il précisé.

Un expert en balistique, le commissaire divisionnaire Moussa Millogo, a de son côté affirmé que les projectiles tirés étaient des balles traçantes, car “au niveau des restes des vêtements que portait le président Thomas Sankara, il y avait des brûlures”. Il a précisé que plusieurs types de munitions avaient été trouvés sur son corps, dont des balles de 7,62 et 9 mm.

“Quand on écoute les experts, les types d’armes utilisés l’ont été dans le but donner un assaut avec l’intention de donner la mort de façon violente”, a estimé Prosper Farama, avocat de la famille Sankara. “Quand on dit que ce sont des munitions traçantes, qui ont pour but de s’enflammer au contact, on ne peut pas dire qu’on a utilisé ce type d’armes pour procéder à une arrestation”, a-t-il ajouté.

Olivier Yelcouni, avocat du principal accusé présent au procès, le général Gilbert Diendéré, a estimé que “personne ne conteste que les treize personnes (Sankara et ses douze compagnons) décédées ont été tuées par balles”.

Le général Diendéré est poursuivi pour “attentat à la sûreté de l’Etat” “complicité d’assassinats”, “recels de cadavres” et “subornation de témoins”. Il purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015.

L’ancien président Blaise Compaoré, grand absent du procès qui s’est ouvert le 11 octobre 2021, est soupçonné d’être le principal commanditaire de l’assassinat de Sankara, ce qu’il a toujours nié. Ancien ami proche de Sankara, il avait été porté au pouvoir par le putsch de 1987, avant d’en être chassé en 2014 par la rue et vit depuis en Côte d’Ivoire. Treize autres personnes sont accusées de l’assassinat de de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, précise l’AFP.