DAKAR, 11 février (Xinhua) — Le verdict au procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré, jugé à Dakar pour crimes contre l’humanité, torture et crimes de guerre, sera connu le 30 mai prochain, a annoncé jeudi le président de la Chambre d’assises des Chambres africaines extraordinaires (CAE), le Burkinabè Gberdao Gustave Kam.

M. Kam a tenu ces propos à la fin des plaidoiries des trois avocats de la défense, qui ont demandé l’acquittement de M. Habré.

“Il n’y a pas eu de crimes contre l’humanité, de crimes de torture, encore moins de crimes de guerre”, a affirmé Me Mbaye Sène.

Son collègue, Mounir Balal a soutenu que Hissène Habré a été un “vrai patriote” et un “profond nationaliste” durant son règne au Tchad (juin 1982-décembre 1990).

“Hissène Habré est un patriote, un vrai patriote doublé d’un nationaliste profond et d’un homme d’Etat qui avait le sens de l’intérêt général”, a souligné Me Mounir Balal.

Le parquet général des Chambres africaines extraordinaires a requis, mercredi à Dakar, la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de l’ancien président tchadien Hissène Habré et la confiscation de ses biens.

Selon le procureur, toutes les preuves sont réunies pour asseoir sa culpabilité et il ne doit pas bénéficier de circonstances atténuantes.

Le procès, démarré depuis le 20 juillet 2015 devant les Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises, a été dénoncé par l’ancien président tchadien comme une “parodie de justice” qui a refusé de répondre aux questions posées par les juges.

De leur côté, ses défenseurs ont boycotté le procès et ont obligé la cour à nommer trois avocats commis d’office pour représenter ses intérêts.