Par un point de presse fait ce 10 février, 23 partis d’une autre aile de l’opposition créent une plateforme dénommée “Alternance 2021”.

L’opposition continue de se fissurer au fur et à mesure que l’élection présidentielle approche. Il y a “Alliance Victoire” composée de 16 partis. Voici maintenant “Alternance 2021”. A travers un manifeste présenté par Badono Daïgou du parti Union des écologistes tchadiens (UET/Les Verts), les 23 formations membres de cette seconde coalition de l’opposition décident de se mettre ensemble pour désigner un seul candidat à la présidentielle du 11 avril.

Pour cette plateforme, “le régime en place depuis 30 ans, a montré ses limites quant à la gouvernance du pays et s’obstine dans un monolithisme politique”. Et de citer “la corruption généralisée, les pillages et gaspillages des ressources, la gabegie, le déclin du système éducatif, sanitaire, etc.” comme les maux dont souffre le pays. C’est pourquoi, “nous, partis politiques de l’opposition, décidons dans l’intérêt suprême de la nation de taire nos divergences et de regarder dans la même direction pour que les prochaines élections soient pour le peuple tchadien une occasion de vivre l’alternance tant souhaitée”.

Cependant, la liste des 23 partis jointe au manifeste ne comporte pas de signature. Certains responsables de partis présents affirment qu’ils vont élaborer le projet politique du candidat et définir les modalités de fonctionnement de la plateforme avant que les adhérents ne signent officiellement. Ils n’avancent pas non plus de date de désignation du candidat de la plateforme.

Parmi eux, il y a Dr Nasra Djimasngar qui s’est déclaré candidat en décembre dernier. Interrogé, il indique être prêt, s’il n’est pas choisi comme le candidat de cette plateforme, à s’aligner derrière celui qui sera désigné. Car, affirme-t-il, le plus important c’est d’obtenir “l’alternance”.

La CTPD ne s’y reconnait pas

De cette liste, les partis politiques majeurs sont la Convention tchadienne pour la paix et le développement (CTPD) et l’Union pour le renouveau et la démocratie (URD) dont le président, Félix Romadoumngar Nialbé est déjà investi candidat par son parti. Joint par téléphone, ce dernier affirme faire effectivement partie de la plateforme.

Ce qui n’est pas le cas de la CTPD. Ayant tenté en vain de joindre son président Laoukein Médard, nous nous sommes tournés vers Mbaïremtar Prosper, député dudit parti. Après plusieurs tentatives, il a réussi à entrer en contact avec son président et il nous dit formellement que la CTPD ne se reconnait pas dans cette plateforme. Il conclut que la CTPD donnera sa position le 15 février par rapport à la présidentielle.