Tchad : Le 11 avril prochain, l’élection présidentielle se tiendra. A quelques semaines de l’échéance, quels sont les potentiels challengers du candidat naturel du parti au pouvoir ?

Le 6 février dernier, le Mouvement patriotique du salut (Mps) a investi son candidat pour la présidentielle d’avril prochain. Le parti au pouvoir a reconduit Idriss Deby Itno pour un sixième mandant. Dans les rangs de l’opposition, l’hypothèse d’une candidature unique est vraisemblablement écartée. Les uns veulent jouer en solo. D’autres par contre souhaitent une coalition contre leur adversaire commun.  Quels sont ces partis ?

Les Transformateurs :  disent ne pas être conviés à une quelconque coalition et désirent voler seul. Et son président, Masra Succcès jure par tous les dieux qu’il déposera sa candidature à la présidentielle malgré qu’il fait face à deux blocus. Primo : les autorités affirment ne pas reconnaitre son parti. Secundo :  Le jeune âge du président du parti Les Transformateurs le disqualifie de la course. Selon la Constitution révisée en novembre 2020, il faut avoir au moins 40 ans pour candidater à la présidentielle et ce dernier n’est âgé que de 38 ans.  

Me Bongoro Théophile :  l’Alliance Victoire l’a élu comme candidat unique de l’opposition. Il a battu le « vieux » Saleh Kebzabo avec neuf voix pour, cinq contre et une abstention. Novice dans l’arène politique, celui qui portera les couleurs de 16 partis politiques aura à fédérer les autres opposants à une cause unique et faire en sorte que cette alliance ne cède avant les échéances pour défier son grand challenger le 11 avril prochain.

Le chef de file de l’opposition n’est pas de la coalition : Romadoumngar Felix Nialbé a déclaré sa candidature le 4 février dernier. Le président de l’Union pour le renouveau et la démocratie (Urd) a été investi par ses militants. Indexé d’être plus proche de la mouvance présidentielle que de l’opposition, l’héritier de feu Kamougué, compte « déraciner un arbre vieux de 30 ans ».

Laokein Médard : Retranché dans sa ville de Moundou, le président de la Convention tchadienne pour la paix et le développement (CTPD) n’est pas encore investi par son parti. Chose qui ne tardera pas, selon nos informations. Rien ne laisse croire que celui qui a fini troisième en 2016, s’absente cette fois-ci.   

Pahimi Padacké Albert :  Toujours dans l’ombre, le président du RNDT-Le réveil sera investi le 13 février. Ses militants travaillent activement pour rendre la cérémonie inédite. L’ancien Premier ministre est un candidat à redouter, murmurent ses détracteurs.  En 2016, il avait soutenu le candidat du MPS.  

Saleh Kebzabo : Présenté comme adversaire farouche du parti au pouvoir, Saleh Kebzabo est pour l’instant disqualifié de la course. Le président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau n’a pas été choisi par ses pairs pour faire face au candidat du MPS. Ces derniers ont préféré Bongoro Théophile.  Un choix qui a fait monter d’un cran la colère des militants de l’UNDR.  Même si, les observateurs demandent à SK d’encaisser sa défaite en démocrate, ses partisans ne comptent pas se plier à ces résultats des urnes qu’ils qualifient de « ficelés » d’avance.

Mahamat Ahmad Alhabo : Le parti d’Ibni Oumar Mahamat Saleh ne participera pas à la présidentielle de 2021. Son parti est signataire de l’alliance qui a voté Bongoro Théophile comme candidat de l’opposition. Il faut peut-être un éclatement de la coalition pour voir le Parti pour les libertés et le développement (PLD) postuler.

Les jours à venir sont déterminants. Il faut attendre la date de clôture des candidatures pour voir clair dans toute cette agitation dans la sphère politique.