La Cour suprême a publié ce 3 mars la liste des candidats retenus pour la présidentielle du 11 avril prochain. Trois des dix candidats retenus disent avoir retiré leur candidature. Mais la Cour suprême dit le contraire.

Aura-t-on une liste de dix (10) candidats sur le bulletin de vote pour sept (7) candidats qui vont réellement solliciter les voix des Tchadiens ? A moins d’un retournement de situation, comme il y en a beaucoup ces derniers temps, c’est le scénario qui se dessine à l’approche de l’élection présidentielle du 11 avril 2021.

En effet, ce 3 mars, soit six (6) jours avant la date retenue par la commission électorale nationale indépendante (CENI), la Cour suprême a rendu public la liste des candidats retenus. Ainsi, après l’invalidation de sept (7) dossiers, ils devraient être dix (10) à rester en lice. Mais trois candidats de l’opposition à savoir Saleh Kebzabo, Ngarlejy Yorongar et Me Théophile Bongoro annoncent leur désistement à cause du climat sociopolitique qui, selon eux, n’est pas propice à une élection apaisée et acceptable par tous.

Mais la Cour suprême, dans un mémo indique que ” la CENI doit faire imprimer les spécimens et les bulletins de vote des 10 candidats retenus”. La Cour justifie sa décision par le fait que “le candidat Ngarlejy Yorongar n’a pas déposé de lettre de retrait à la Cour Suprême. Il a annoncé son retrait sur les réseaux sociaux après la publication de la liste des candidats retenus”. Quand aux candidats Kebzabo et Bongoro, le document indique que leurs envoyés “sont arrivés à la Cour Suprême au moment où les délibérations ont commencé” et qu’orientés vers la commission qui a reçu les dossiers de candidature par la secrétaire à qui ils ont exigé “des décharges qui ne sont pas prévues par les textes de la Cour”, “ils ont refusé de s’y rendre”.

La Cour conclut donc que “Ces retraits qui sont intervenus après la publication de la liste définitive des candidats éligibles sont nuls et de nul effet”.

Pour les opposants, Saleh Kebzabo et Théophile Bongoro, le délai qui restait jusqu’à la publication de la liste des candidats retenus (9 mars selon la CENI) était largement suffisant pour que la Cour puisse prendre acte de leur retrait de la course. Ils ne comprennent donc pas “la précipitation” de la Cour suprême à publier la liste le 3 au lieu du 9 mars. Pour ces opposants, en plus de “violer le chronogramme électoral”, la Cour suprême a coupé l’herbe sous les pieds des opposants qui avaient annoncé leur retrait de la présidentielle.

Le président de la Cour suprême, Samir Adam Annour, que nous avons tenté de joindre pour avoir des éclaircissements sur la réduction du délai de la publication de la liste des candidats retenus n’a ni répondu à nos appels ni au SMS que nous lui avons envoyés.